*VEILLE DE RECHERCHE EN ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR*
------------------------------------------------------------------------
Une image contenant texte, signe Description générée automatiquement
Mars 2025
31^e édition
/Un condensé mensuel des dernières publications scientifiques sur
l’enseignement supérieur/
*Ce mois-ci :***
**
* Sommaire des crédits budgétaires à l'enseignement supérieur
* Sommaire des mesures ciblées en enseignement supérieur
…
[View More]Bonjour à toutes et tous!
Puisque nous sommes au mois de mars, nous vous présentons un sommaire
des annonces en enseignement supérieur incluses dans le dernier budget
du Québec.
Nous vous rappelons que vous pouvez également accéder aux précédentes
éditions de la veille en cliquant ici
<https://listes.grepa.ca/archives/list/veille@listes.grepa.ca/latest>.
Bonne lecture!**
**
------------------------------------------------------------------------
*Sommaire des mesures budgétaires 2025-2026 en enseignement supérieur *
Le gouvernement québécois a déposé le 25 mars dernier son budget pour
l’année 2025-2026. Le nouveau budget s’inscrit dans l’incertitude
économique provoquée par les changements dans la relation commerciale et
diplomatique avec le gouvernement américain (Plan budgétaire, A.33).
*Chiffres d’ensemble
*
Les crédits alloués aux cégeps augmentent de 115 439,60 k$ pour l’année
2025-2026 (4,34 %). Les universités voient leurs crédits totaux diminuer
de 30 958,80 k$ pour la prochaine année (-0,74 %). Pour l’enseignement
collégial privé, on y note une augmentation des crédits de 6 518,50 k$
(3,89 %). Au sujet des infrastructures, les universités et les cégeps
voient une diminution de leurs crédits de 15 698 k$ et 11 148,00 k$
respectivement (-10,87 % et -13,96 %) (Crédits et dépenses des
portefeuilles, 10-7).
Les crédits totaux accordés à l’aide financière aux études diminuent de
16 349,40 k$ (1,39 %). Cela passe par une diminution des crédits des
bourses incitatives (-32 100,00 k$) et des autres bourses (-2 100,00
k$). En revanche, les crédits alloués aux bourses dans le programme
d’aide financière aux études augmentent de 43 932,70 k$ (7,01 %)
(Crédits et dépenses des portefeuilles, 10-6).
Le fonds de recherche du Québec voit ses crédits augmenter de 1 007,00
k$ (0,41 %) pour la prochaine année (Crédits et dépenses des
portefeuilles, 7-8). Les fonds Nature et technologies (FRQNT), Santé
(FRQS) et Société et culture (FRQSC) ont été fusionnés le 1er juin 2024.
*Mesures ciblées
*
Le gouvernement reconduit le financement de Mila (Université de Montréal
et Université McGill). Le financement s’élève à 22 millions $ sur deux
ans (Plan budgétaire, B. 28).
Le gouvernement investit 45 millions de dollars supplémentaires pour le
programme d’aide financière aux études. Cela permet notamment de
financer l’indexation du programme (Plan budgétaire, C.35).
_Pour en savoir plus :_
Ministère des Finances du Québec. (2025). /Budget 2025-2026 — Pour un
Québec fort — Plan budgétaire
<https://www.finances.gouv.qc.ca/Budget_et_mise_a_jour/budget/documents/Budg…>/.
Secrétariat du Conseil du trésor. (2025). /Crédits et dépenses des
portefeuilles
<https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/adm/min/secretariat-du-conseil-du…>/.
Fonds de recherche du Québec. (2025). /Le Fonds de recherche du Québec :
nouvelle entité, même soutien à la recherche publique québécoise
<https://frq.gouv.qc.ca/le-fonds-de-recherche-du-quebec-nouvelle-entite-meme…>./
**
------------------------------------------------------------------------
**
Une image contenant texte, signe Description générée automatiquement**
**
Le Groupe de recherche en économie publique appliquée étudie les
différentes politiques d’intervention de l’État. Il est actif en
enseignement supérieur, en fiscalité et en simulations de politiques
publiques.
**
------------------------------------------------------------------------
**
Liste de diffusion de la veille de recherche en enseignement supérieur
-- veille(a)listes.grepa.ca
Pour vous désinscrire, envoyez un courriel à
veille-quitter(a)listes.grepa.ca <mailto:veille-leave@listes.grepa.ca>**
[View Less]
*VEILLE DE RECHERCHE EN ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR*
------------------------------------------------------------------------
Une image contenant texte, signe Description générée automatiquement
Février 2025
30^e édition
/Un condensé mensuel des dernières publications scientifiques sur
l’enseignement supérieur/
*Ce mois-ci :***
**
* Les conséquences d’un changement d’établissement d’enseignement
supérieur sur la réussite
* Les fusions d’é…
[View More]tablissements d’enseignement supérieur et leurs
effets sur la performance en recherche
* La valorisation pécuniaire des apprentissages acquis lors des études
* Les déterminants du taux d’accès des étudiants à bas revenus
dans les établissements d’enseignement supérieur privés aux
États-Unis
Bonjour à toutes et tous!
Nous vous rappelons que vous pouvez également accéder aux précédentes
éditions de la veille en cliquant ici
<https://listes.grepa.ca/archives/list/veille@listes.grepa.ca/latest>.
Bonne lecture!**
**
------------------------------------------------------------------------
*Existe-t-il une pénalité à la diplomation pour les étudiants qui
changent d’établissement d’éducation postsecondaire ? *
Les chercheurs ontariens tentent d’identifier la relation entre les
parcours d’éducation supérieure atypiques et la réussite des étudiants.
Ils examinent l’hypothèse d’une pénalité chez les étudiants qui
modifient leur trajectoire d’étude en changeant d’établissement. Ils
emploient un modèle de régression logistique et testent l’effet de
différentes trajectoires d’étude sur la diplomation. Les analyses
suggèrent que la probabilité de réussite diminue lorsque les étudiants
changent d’établissement. La diminution s’élève à 10 % comparant un
étudiant changeant d’université à un étudiant empruntant un chemin
typique. Comme les auteurs n’utilisent aucune stratégie
d’identification, rien n’exclut que l’effet mesuré soit attribuable à
une causalité inversée. En l’occurrence, l’étudiant qui décide de
changer d’établissement pourrait être plus susceptible d’échouer
initialement.
La base de données utilisée pour l’article combine trois sources de
données : les données administratives du Toronto district school board,
le Système d’information sur les étudiants postsecondaires et les
données du programme canadien de prêt étudiant. L’échantillon final
comprend 8 950 étudiants. Le modèle de régression logistique compare
cinq scénarios de trajectoire, incluant le changement d’établissement.
Les chercheurs comparent les résultats de ce scénario au scénario de
référence, soit le cheminement à l’université après l’obtention du
diplôme secondaire.
Les résultats suggèrent que les étudiants qui entrent directement à
l’université ont une probabilité plus élevée de diplômer. Dans le
contexte ontarien, les chercheurs argumentent également que la
transition de l’université à partir d’un établissement collégial diminue
les chances de réussite de 21 %. Les résultats varient peu avec l’ajout
ou le retrait des variables de contrôle. En outre, les auteurs tentent
de voir si l’effet mesuré ne peut pas être attribué à un effet de
talent. En ajustant l’analyse avec les notes moyennes au secondaire, ils
trouvent une relation statistiquement significative.
_Pour en savoir plus :_
Milian, R. P., Reynolds, D., Einmann, T., Walters, D., Brown, R. &
Parekh, G. (2025). Is there a Transfer “Penalty” in Ontario PSE?
Insights from an Administrative Linkage. /Canadian Journal of Higher
Education/, /55/(1), 1–18. https://doi.org/10.47678/CJHE.V1I1.190127
*
*
------------------------------------------------------------------------
*Les fusions d’établissement dans le système d’enseignement supérieur en
Norvège : Y a-t-il un effet sur la performance en recherche ? *
**
Les chercheurs étudient si les fusions d’établissements d’enseignement
supérieur améliorent la performance en recherche. Les auteurs exploitent
une réforme majeure de la structure du système d’enseignement supérieur
en Norvège. Au moyen des fusions d’établissements, cette réforme
souhaitait notamment créer des communautés de recherche plus fortes. En
utilisant les données avant et après la réforme, les chercheurs arrivent
à deux constats principaux. D’une part, la réforme n’a pas eu pour effet
d’augmenter la productivité de recherche des professeurs embauchés avant
la période de réforme. D’autre part, le nombre de publications dans les
établissements fusionnés semble avoir augmenté.
Les auteurs se fondent sur les données contenues dans une large enquête
accompagnant la réforme. Cette dernière fournit de l’information sur les
professeurs des établissements, dont leur poste et leurs expériences.
Ils la complètent avec l’information bibliométrique pour chacun des 3
753 professeurs de l’échantillon.
À l’aide d’un modèle de régression logistique, les auteurs mesurent la
relation entre l’appartenance à un établissement fusionné et la quantité
de publications scientifiques. Certaines disciplines ont pour habitude
d’inclure davantage de chercheurs à titre d’auteurs. Pour tenir compte
de ce fait, les auteurs pondèrent les publications par le poids de
l’auteur dans l’article. Les résultats de cette analyse ne suggèrent
aucun effet des fusions sur le nombre de publications. Vu la portée de
l’enquête, les auteurs indiquent qu’on ne peut exclure l’existence d’un
effet de long terme. En outre, l’absence de stratégie d’identification
empêche de conclure à l’absence de relation causale entre une fusion
d’établissement à sa performance de recherche. On ne fait qu’y déceler
une corrélation.
En revanche, les établissements fusionnés ont en moyenne vu leur
production scientifique augmenter relativement aux établissements non
fusionnés. Ces résultats sont obtenus à l’aide d’une analyse de variance
au niveau des établissements avant et après la réforme. Les auteurs
expliquent le résultat par le fait que les fusions parviennent à attirer
de nouveaux talents plus orientés vers la recherche. Ainsi,
l’établissement, par ses méthodes de recrutement, augmenterait sa
compétitivité.
_Pour en savoir plus : _
Vandelannote, I., Aksnes, D. W. & Huisman, J. (2025). Mergers in
Norwegian higher education: is there an effect on publication
performance? /Higher Education/, 1–20.
https://doi.org/10.1007/S10734-025-01409-Z
------------------------------------------------------------------------
*Est-ce que le marché du travail valorise les connaissances des étudiants ?*
L’auteur explore si une meilleure adéquation entre les compétences
exigées à l’emploi et celles développées durant les études donne un
avantage salarial. L’existence d’un gain salarial dû à l’adéquation
entre le domaine d’études et le domaine d’emploi a été maintes fois
discutée et montrée dans la littérature. L’auteur souhaite maintenant
savoir si ce gain est davantage associé aux exigences de l’emploi. Pour
ce faire, il utilise une mesure d’appariement entre les compétences
exigées à l'emploi et celles acquises lors du programme d’étude avec un
score d’alignement. Les résultats de l’analyse de régression montrent
qu’une augmentation d’un écart-type dans le score d’alignement est
associée à une augmentation des revenus de l’individu de 4,3 % en moyenne.
Utilisant les données du recensement canadien, l’auteur construit un
indicateur mesurant l’adéquation entre les connaissances exigées du
poste occupé et les connaissances acquises lors du programme d’études.
Ainsi, plus les compétences exigées de l’emploi sont loin des
compétences développées lors du programme d’étude, plus l’indice
diminue. Ensuite, la variable du score d’alignement est incorporée dans
un modèle de régression linéaire multiple. Le modèle estime le
logarithme du revenu de l’individu en fonction du score d’alignement et
diverses variables binaires.
Les résultats indiquent l’existence d’un gain salarial dû à l’adéquation
entre l’emploi et le programme d’étude. Le gain est d’autant plus fort
pour les programmes de sciences juridiques (11,3 %), de statistiques et
mathématiques (8 %) ainsi que du génie (7,8 %). À l’inverse,
l’alignement des compétences n’est pas associé à un gain salarial pour
certains domaines des sciences humaines et des arts. Concrètement, ce
gain salarial signifie qu’un individu occupant un emploi donné peut
s’attendre à être rémunéré davantage qu’une autre personne occupant un
emploi similaire dont l’alignement des compétences est plus faible. Les
auteurs soulignent le risque d’une mauvaise attribution du gain salarial
aux connaissances apprises à l’université. Précisément, le choix du
programme d’étude n’est pas aléatoire et peut signifier un intérêt qui
survient avant de démarrer les études. L’étudiant qui acquiert un
intérêt pour un domaine avant les études est susceptible de commencer
ses apprentissages avant ses études. Il n’est donc pas clair si le gain
salarial mesuré n'est pas dû l’intérêt initial davantage qu’à la
valorisation accrue des compétences acquises à l’université.
_Pour en savoir plus: _
Manuel, N. (2024). Does the labour market value field of study specific
knowledge? An alignment score based approach. /Economics of Education
Review/, /101/, 102561. https://doi.org/10.1016/J.ECONEDUREV.2024.102561
<https://doi.org/10.1177/00915521231163855>
<https://doi.org/10.1080/00221546.2022.2044976>__
------------------------------------------------------------------------
************
*L’arbitrage entre l’équité et le prestige dans les établissements
d’enseignement supérieur privés aux États-Unis*
Cette étude explore l’arbitrage des établissements d’enseignement
supérieur privés aux États-Unis entre la poursuite du prestige
académique et le principe d’équité à l’admission. On examine la relation
entre les caractéristiques d’un établissement indiquant sa quête de
prestige et les taux d’admissions des étudiants à bas revenus. L’étude
se concentre sur les établissements d’enseignement supérieur privés
américains. L’analyse est exploratoire et n’utilise pas de stratégie
d’identification permettant de conclure à une relation causale. En guise
de résultat principal, les chercheurs associent la prévalence du
financement conditionnel de sources philanthropiques à une réduction de
l’accès des étudiants à bas revenus dans le temps.
Les données utilisées pour l’article proviennent du Centre national pour
les statistiques en éducation. Le centre offre une base de données sur
l’enseignement supérieur aux États-Unis et les établissements. On y
trouve de l’information sur les finances et les caractéristiques des
différents établissements d’enseignement supérieur aux États-Unis sur
plusieurs années. Au total, 328 établissements sont inclus dans la base
de données des chercheurs.
Les auteurs comparent les données de l’année scolaire de 2007-2008 avec
celles de l’année 2019-2020. La variable mesurant l’accès des personnes
à bas revenus est le pourcentage d’étudiants de premier cycle
récipiendaire d’une bourse fédérale (Pell Grant). De l’autre côté, les
variables indépendantes incluent le taux d’acceptation des candidatures,
diverses données démographiques et les frais de scolarité de
l’établissement. Enfin, les auteurs utilisent un modèle de régression
avec effets fixes.
Les données montrent que deux facteurs sont corrélés avec une diminution
de l’accès des personnes à bas revenus dans les établissements privés.
D’abord, plus l’établissement obtient un important financement sous
conditions en provenance de donneurs et philanthropes, plus la
participation des étudiants à bas revenus diminue dans le temps.
Ensuite, l’augmentation du financement public des établissements
d’enseignement supérieur publics est corrélée négativement avec la
participation des étudiants à bas revenus dans les établissements
privés. En effet, lorsque le financement public s’accroit, les
universités publiques offrent de meilleures perspectives. Les auteurs
estiment que les étudiants à bas revenus délaissent les universités
privées pour les universités publiques dans ce contexte. Cet effet
mesuré pourrait en revanche cacher une causalité inversée. Le changement
d’université des étudiants à bas revenus pourrait forcer le gouvernement
à investir davantage dans le réseau public pour accueillir cette
nouvelle clientèle.
_Pour en savoir plus : _
Warshaw, J. B., DeMonbrun, M., & McNaughtan, J. (2025). Reaching for
Excellence Through Equity or Prestige? US Private Master’s Comprehensive
Institutions and Low-Income Students. Higher Education Quarterly, 79(1).
https://doi.org/10.1111/HEQU.12573
<https://doi.org/10.1111/HEQU.12573>
------------------------------------------------------------------------
**
Une image contenant texte, signe Description générée automatiquement**
**
Le Groupe de recherche en économie publique appliquée étudie les
différentes politiques d’intervention de l’État. Il est actif en
enseignement supérieur, en fiscalité et en simulations de politiques
publiques.
**
------------------------------------------------------------------------
**
Liste de diffusion de la veille de recherche en enseignement supérieur
-- veille(a)listes.grepa.ca
Pour vous désinscrire, envoyez un courriel à
veille-quitter(a)listes.grepa.ca <mailto:veille-leave@listes.grepa.ca>**
[View Less]
*VEILLE DE RECHERCHE EN ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR*
------------------------------------------------------------------------
Une image contenant texte, signe Description générée automatiquement
Janvier 2025
29^e édition
/Un condensé mensuel des dernières publications scientifiques sur
l’enseignement supérieur/
*Ce mois-ci :***
**
* Les rétroactions des professeurs et leur rôle dans la réussite
des étudiants
* La proposition du gouvernement amé…
[View More]ricain d’exonérer une partie
des prêts fédéraux
* La relation entre l’état de l’économie et les attentes des
élèves du secondaire au sujet des études postsecondaires
* Le financement axé sur la performance et le salaire des diplômés
Bonjour à toutes et tous!
Nous vous rappelons que vous pouvez également accéder aux précédentes
éditions de la veille en cliquant ici
<https://listes.grepa.ca/archives/list/veille@listes.grepa.ca/latest>.
Bonne lecture!**
**
------------------------------------------------------------------------
*L’effet d’une rétroaction sur la performance étudiante*
Des professeurs de l’Université d’État d’Arizona ont fait une expérience
à assignation aléatoire pour tester les effets d’une rétroaction
personnalisée sur la réussite. Ils ont trouvé que la rétroaction
personnalisée augmente la réussite des étudiants de premières
générations lorsqu’ils suivent des cours synchrones. Cependant,
l’amélioration ne tient pas dans le cas d’un cours asynchrone. L’effet
estimé sur les étudiants de première génération est une augmentation de
la note de l’étudiant de 0,190 écart-type.
Entre le printemps 2021 et l’automne 2023, des professeurs du
département d’économie de l’Université d’État d’Arizona ont pris part à
une expérience à assignation aléatoire. L’objectif était de mesurer
l’effet des rétroactions personnalisées aux étudiants sur certains
indicateurs de réussites. Quatorze professeurs, donnant un total de 39
cours en microéconomie et en macroéconomie, ont participé à l’expérience.
Ils ont fait deux traitements différents, soit un groupe de cours
comprenant des cours à distance (synchrone ou asynchrone), et un autre
qui incluait un tiers d’étudiants suivant les cours en présence. Dans le
premier groupe, les étudiants étaient affectés aléatoirement à trois
niveaux différents de rétroaction. Les messages de rétroactions
donnaient à l’étudiant de l’information sur leurs performances et leur
position par rapport au groupe. Le message le plus détaillé incluait
également des encouragements du professeur. Dans le second groupe, la
rétroaction était uniforme. Trois vagues de rétroactions, lors des deux
expériences, se sont échelonnées le long de la session au fil des
évaluations du cours.
Les chercheurs ont trouvé que la rétroaction personnalisée augmente
significativement la performance des étudiants de premières générations
dans les formats d’enseignement synchrone, mais pas en mode asynchrone.
Les étudiants dont l’un des parents a fréquenté l’enseignement supérieur
n’ont pas semblé être significativement influencés par le traitement.
L’hypothèse des chercheurs est que les étudiants de premières
générations avec une grande confiance personnelle sont les plus
susceptibles de subir un choc négatif durant la session. Ainsi, le
traitement incluant des encouragements aurait davantage d’impact.
_Pour en savoir plus :_
Aucejo, E. M. & Wong, K. (2025). The effect of feedback on student
performance. /Journal of Public Economics/, /241/, 105274.
https://doi.org/10.1016/J.JPUBECO.2024.105274
*
*
------------------------------------------------------------------------
*Analyse du caractère progressif de la proposition américaine de
l’exonération d’une partie des prêts fédéraux*
**
Les auteurs analysent le caractère progressif de la proposition du
gouvernement américain du 24 août 2022 d’exonérer le remboursement d’une
partie des prêts étudiants. La politique prévoyait éliminer jusqu’à 20
000 $ US pour les bénéficiaires d’une bourse fédérale (Pell Grant) et 10
000 $ US autrement. Le plafond du revenu admissible pour un individu
s’élevait à 125 000 $ US et à 250 000 $ US pour un ménage. En
quantifiant les prêts admissibles à l’exonération ainsi que la
population bénéficiaire de la mesure, les chercheurs souhaitaient
comprendre d’abord quels groupes auraient bénéficié le plus de la mesure
proposée. Ensuite, la proposition du gouvernement américain a été
comparée à d’autres alternatives de politiques publiques. Les auteurs
montrent que de réduire le seuil du revenu admissible au programme de
moitié aurait réduit largement les coûts de celui-ci. La mesure aurait
été également plus progressive.
Pour effectuer leurs simulations, les auteurs se sont basées sur les
données d’endettement contenues dans le New York Fed Consumer Credit
Panel (CCP). Ce dernier contient un échantillon de 5% des rapports de
crédit dans Équifax. Ces rapports fournissent l’âge, l’endettement, les
sources d’endettement, le score de crédit et d’autres attributs de
l’individu. Comme la base de données ne contient aucune information sur
le revenu de l’individu, les auteurs ont dû estimer les revenus avec le
lieu de résidence. La détermination du revenu est nécessaire pour
estimer l’admissibilité au programme.
Les auteurs estiment que 36 millions d’Américains auraient été
admissibles au programme alors qu’un total de 442 milliards $ US en
prêts aurait pu être effacé. Le plan aurait pu éliminer 30,1 de
l’ensemble des prêts fédéraux. Près de 39 % des emprunteurs auraient
bénéficié d’une exonération complète de leur dette étudiante. Sur le
plan de l’âge, les 18-29 ans sont les groupes les plus touchés. Pour ce
qui est des groupes socio-économiques, la proposition aurait davantage
bénéficié aux individus appartenant aux trois quintiles les moins fortunés.
Dans la partie suivante, les auteurs comparent la proposition du
gouvernement américain à différentes politiques alternatives. Ils ont
étudié, notamment, la possibilité de réduire le seuil du revenu
admissible de moitié ainsi qu’une proposition extrême d’éliminer
l’ensemble des prêts fédéraux. Les auteurs trouvent que de réduire le
plafond d’admissibilité de moitié aurait permis de réduire les dépenses
du programme de 100 milliards $ US. La politique aurait également été
plus progressive, bénéficiant davantage aux moins nantis qu’aux plus
fortunés. À l’extrême, exonérer l’ensemble des prêts étudiants
augmenterait les dépenses par un facteur de 3,3 tout en étant plus
régressif que les autres propositions.
_Pour en savoir plus : _
Goss, J., Mangrum, D. & Scally, J. (2024). Assessing the Relative
Progressivity of the Biden Administration’s Federal Student Loan
Forgiveness Proposal. /Education Finance and Policy/, /19/(4), 716–733.
https://doi.org/10.1162/EDFP_A_00429
------------------------------------------------------------------------
*Baisser ses attentes lors des moments difficiles : Comment l’état de
l’économie affecte les perspectives éducatives des élèves du secondaire?*
Des chercheurs ont tenté de connaître l’impact des variations de l’état
de l’économie sur les perspectives d’éducation supérieure chez les
élèves du secondaire. Pour ce faire, les auteurs se sont fondés sur les
données du Programme international pour le suivi des acquis des élèves
(PISA) de l’OCDE. Ils ont estimé l’effet d’une variation de l’état de
l’économie (mesuré par la croissance du PIB) sur les perspectives
éducatives des élèves du secondaire. Les auteurs montrent que les
perspectives éducatives (mesuré par le nombre d’années passées à
l’enseignement supérieur) sont négativement affectées par une croissance
faible ou négative.
Le PISA est conduit tous les trois ans et évalue plusieurs compétences
chez les élèves de 15 ans, incluant la lecture, les mathématiques et les
sciences. Il mesure également les attentes des élèves eu égard à leur
choix d’éducation futur. Il s’agit d’une enquête où des groupes d’élèves
sont choisies aléatoirement dans certaines écoles des pays participants.
Pour estimer la relation entre les deux, les auteurs estiment un modèle
de régression linéaire entre la croissance économique et les
perspectives d’éducation supérieure. Les auteurs tiennent compte des
effets fixes par pays. Plusieurs mesures de la croissance du PIB ont été
utilisées. L’ensemble des spécifications du modèle montre un effet
positif et significatif de la croissance du PIB sur le nombre d’années
attendues passées à l’enseignement supérieur. Une croissance du PIB
équivalent à un écart-type est associée à une hausse de 0,191 année
prévue passée à l’enseignement supérieur. Par ailleurs, plus les valeurs
de croissances sont fortes, plus la réaction de l’étudiant l’est
également. Sur le plan des caractéristiques des élèves, les auteurs
montrent que les élèves à fortes habiletés scolaires sont moins affectés
que les élèves moins doués. L’hypothèse derrière le résultat veut que
l’étudiant doué soit également doté d’une plus grande confiance en lui.
Cela le pousserait à réussir dans ses études malgré le contexte
économique. Autrement, les garçons semblent un peu plus affectés que les
filles par l’état de l’économie.
Ces résultats contredisent d’autres recherches montrant qu’un piètre
état de l’économie a tendance à pousser les personnes vers les études
postsecondaires. Les auteurs expliquent la divergence par le caractère
temporaire des inscriptions à l’enseignement supérieur lors des périodes
économiques difficiles. Les chercheurs mentionnent un résultat indiquant
que, bien que les inscriptions aux études postsecondaires augmentent
lors des périodes économiques difficiles, le niveau de scolarité moyen à
long terme en est négativement impacté.
_Pour en savoir plus: _
Arnup, J. L., Black, N. & Johnston, D. W. (2024). Expecting less in hard
times: How the state of the economy influences students’ educational
expectations. /Economics of Education Review/, /103/, 102606.
https://doi.org/10.1016/J.ECONEDUREV.2024.102606
<https://doi.org/10.1177/00915521231163855>
<https://doi.org/10.1080/00221546.2022.2044976>__
------------------------------------------------------------------------
************
*Investissement dans la population active : L’effet du financement axé
sur la performance sur le salaire des diplômés*
Dans cet article, les auteurs analysent l’effet du financement axé sur
la performance (FAP) des établissements d’enseignement supérieur
américain sur le revenu des diplômés. Pour estimer l’effet du programme,
on utilise une méthode de double différence à deux étapes. De manière
générale, la mise en place d’un modèle de financement FAP n'augmente pas
significativement la rémunération des diplômés. Conditionner le
financement des établissements d'enseignement postsecondaire à des
indicateurs de réussites sur le marché du travail ne génère aucune
retombée positive.
Le FAP est largement utilisé aux États-Unis pour déterminer le
financement public d’un établissement d’enseignement postsecondaire. Ce
financement est souvent attaché à des indicateurs de réussite et de
rendement des étudiants fréquentant cet établissement. Pour répondre à
la question de recherche, les chercheurs ont utilisé les données de
InformEd States. Cette base donnée indique notamment, pour chacun des
États américains, la présence d’un FAP et la part du budget octroyée
sous une logique de performance.
Pour mesurer l’effet du FAP sur le salaire des diplômés, les auteurs ont
utilisé quelques variantes de la méthode de double différence. L’article
se démarque des recherches préexistantes, puisqu’il tient compte à la
fois de la présence du FAP et de la part de ce financement dans le
financement global. Ainsi, les auteurs ont pu explorer la relation entre
les effets du FAP et son intensité dans la formule de financement.
Dans les universités publiques américaines, les résultats indiquent une
augmentation moyenne de 1 % du revenu du diplômé. L’effet semble plus
significatif dans le cas des étudiants provenant de famille à revenus
modestes. L’effet semble également plus prononcé chez les étudiants déjà
inscrits à l’enseignement supérieur lors de la mise en œuvre du FAP. En
tenant compte des années prétraitements, les résultats deviennent
largement non significatifs. En bref, les auteurs montrent une relation
tout au plus modeste entre une formule de financement FAP et le revenu
des diplômés. De manière large, les données indiquent que de
conditionner le financement à des indicateurs de performance sur le
marché du travail (taux d’emploi, salaires, etc.) ne produit aucun effet
significatif. Le manque de constance dans les résultats indique, selon
les auteurs, la faiblesse de l’effet d’une politique de financement axée
sur la performance.
_Pour en savoir plus : _
Kelchen, R., Ortagus, J., Rosinger, K. & Cassell, A. (2024). Investing
in the Workforce: The Impact of Performance-Based Funding on Student
Earnings Outcomes. /Journal of Higher Education/, /95/(2), 172–199.
https://doi.org/10.1080/00221546.2023.2171201
<https://doi.org/10.1080/00221546.2023.2171201>
------------------------------------------------------------------------
**
Une image contenant texte, signe Description générée automatiquement**
**
Le Groupe de recherche en économie publique appliquée étudie les
différentes politiques d’intervention de l’État. Il est actif en
enseignement supérieur, en fiscalité et en simulations de politiques
publiques.
**
------------------------------------------------------------------------
**
Liste de diffusion de la veille de recherche en enseignement supérieur
-- veille(a)listes.grepa.ca
Pour vous désinscrire, envoyez un courriel à
veille-quitter(a)listes.grepa.ca <mailto:veille-leave@listes.grepa.ca>**
[View Less]
*VEILLE DE RECHERCHE EN ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR*
------------------------------------------------------------------------
Une image contenant texte, signe Description générée automatiquement
Août 2024
28^e édition
/Un condensé mensuel des dernières publications scientifiques sur
l’enseignement supérieur/
*Ce mois-ci :***
**
* Le rôle des programmes de mathématiques sur la décision de
s’orienter vers les STIM
* La différence entre les cours …
[View More]intensifs et les cours
traditionnels sur la charge de travail
* Le rôle des projets interdisciplinaires sur le développement des
compétences collaboratives
* Les décisions gouvernementales de faire des coupes budgétaires
aux établissements d’enseignement supérieur
Bonjour à toutes et tous!
Nous vous rappelons que vous pouvez également accéder aux précédentes
éditions de la veille en cliquant ici
<https://listes.grepa.ca/archives/list/veille@listes.grepa.ca/latest>.
Bonne lecture!**
**
------------------------------------------------------------------------
*Les programmes spécialisés en mathématiques : permettent-ils d’orienter
les jeunes vers les STIM ? *
S’il est de plus en plus évident qu'une augmentation du nombre de
diplômés universitaires dans les domaines des sciences, technologies,
ingénieries et mathématiques (STIM) est requise pour faire face aux
défis croissants liés aux enjeux technologiques et économiques ; il est
également reconnu que ces diplômés tendent à être trop peu nombreux.
Greta Morando (2024) s’intéresse au phénomène des incitatifs visant à
influencer le choix des programmes universitaires, et plus
particulièrement aux incitatifs permettant d’orienter davantage
d’étudiants vers les STIM.
Pour analyser ce phénomène, la chercheuse examine l’effet d’une réforme
éducative réalisée en Angleterre et visant à encourager la
spécialisation en mathématiques dans les établissements scolaires lors
des deux dernières années d’enseignement secondaire. Plus précisément,
elle utilise des données longitudinales de nature administrative issue
du /National Pupil Database/ et du /Higher Education Student Record/
permettant de connaître le parcours académique détaillé ainsi que
certaines caractéristiques socio-économiques et démographiques.
L’échantillon final comprend un total de 1 460 000 étudiants pour la
période allant de 2003 à 2009. L’analyse utilise une méthode
quantitative basée sur une stratégie de différence-en-différence, qui
exploite ainsi la réforme comme un choc exogène. Cette approche permet
de comparer la situation des étudiants avant et après la réforme, tout
en contrôlant pour un certain nombre de variables.
Les résultats obtenus indiquent que la mise en place de cette réforme
aurait fait augmenter la probabilité des étudiants de s’inscrire dans
une filière universitaire de type STIM, en moyenne, de 1,5%. La
chercheuse note que cette hausse est principalement concentrée chez les
étudiants ayant un plus haut niveau de compétences en mathématiques,
soulignant que la hausse de probabilité atteint 5,4% dans le quintile
supérieur. Elle note également que cette réforme ne semble pas avoir eu
d’effet pour réduire les disparités reliées au genre et au statut
socio-économique. Ainsi, l’étude suggère qu’une orientation précoce vers
le secteur des mathématiques peut être un levier afin d’augmenter la
proportion de diplômés dans les domaines STIM, mais que d’autres mesures
sont nécessaires pour réduire les inégalités.
_Pour en savoir plus :_
Morando, G. (2024). Mathematics Specialization at High School and
Undergraduate Degree Choice: Evidence From England. /Educational
Evaluation and Policy Analysis./ https://doi.org/10.3102/01623737241255348
*
*
------------------------------------------------------------------------
*Choisir des cours intensifs plutôt que traditionnels : quels impacts
sur les autres cours du semestre ?*
**
Si les cours intensifs connaissent une popularité croissante par rapport
aux cours traditionnels, et qu’ils sont présentés comme un moyen
efficace d’attirer et de retenir les étudiants en réduisant le temps
requis pour obtenir un diplôme, tout en développant chez ces étudiants
des méthodes d’études plus efficaces ; il demeure que la recherche sur
les effets de ces cours est parcellaire. Dayna Jean DeFeo, Brett Jordan
Watson, Sarah Gerken et Trang C. Tran (2024) s’intéressent à l’effet des
structures de cours (traditionnelles ou intensives) sur les résultats
des étudiants, et plus particulièrement aux effets de débordements
imprévus, afin de déterminer si les cours intensifs entraînent une
diminution de la performance des étudiants dans les autres cours qui
sont suivis simultanément.
Pour analyser ce phénomène, les chercheurs examinent l’effet d’une
restructuration des cours introductifs de biologie, passant de deux
semestres à un semestre, à l’Université de l’Alaska. Plus précisément,
ils utilisent des données de séries temporelles de nature administrative
provenant de l’établissement universitaire, et couvrant des informations
sur la performance des étudiants (à la fois dans les cours de biologie
et dans les autres cours suivis simultanément) ainsi que sur leurs
caractéristiques démographiques. L’échantillon final comprend un total
de 2 515 étudiants pour la période allant de 2009 à 2021. L’analyse
utilise une méthode quantitative basée sur une stratégie de séries
temporelles interrompue (/interrupted time series/) afin de comparer les
résultats avant et après la restructuration du cours tout en incorporant
des variables de contrôle. Cette approche permet de modéliser les
tendances préexistantes et d’ainsi évaluer l’impact de la
restructuration des cours en comparant les résultats observés aux
résultats prédits selon ces tendances.
Les résultats obtenus indiquent que les étudiants suivants des cours
intensifs ont des performances comparables à celles des étudiants
suivant des cours traditionnels. Les chercheurs notent qu’il n’y a aucun
effet significatif de débordement négatif sur les autres cours suivis
simultanément aux cours intensifs. Ils notent au contraire que des
effets de débordements positifs ont été observés en ce qui a trait à
l’augmentation du nombre de cours suivis ; ce qui signifierait que les
inquiétudes relatives au stress et à la baisse de performance ne se sont
pas matérialisées, car les étudiants ont réussi à bien gérer leur charge
de travail. Ainsi, les chercheurs suggèrent que les cours intensifs
pourraient être des alternatives viables et bénéfiques aux cours
traditionnels. Ils concluent en mettant en garde les établissements
universitaires voulant imiter l’Université de l’Alaska à bien considérer
les implications logistiques de ces changements, et évoquent le besoin
de recherche supplémentaire sur le résultat qu’ils ont obtenu.
_Pour en savoir plus : _
DeFeo, D. J., Watson, B. J., Gerken, S., & Tran, T. C. (2024). Spillover
Effects: A Comparison of Course and Institutional Outcomes for
Traditional and Intensive Introductory Biology. /The Journal of Higher
Education/, 1-28. https://doi.org/10.1080/00221546.2024.2369041
------------------------------------------------------------------------
*Les cours structurés sur des projets interdisciplinaires : un outil de
développement de compétences collaboratives ?*
Si les compétences de collaboration interpersonnelles et
interdisciplinaires ont une importance croissante dans les milieux
académiques et professionnels, et que les cours basés sur des projets
interdisciplinaires sont de plus en plus populaires dans les
universités, la littérature pertinente échoue à bien expliquer la façon
dont ces compétences se développent dans un contexte éducatif. Mette
Mari Wold Johnsen, Ela Sjølie et Vegard Johansen (2023) s’intéressent au
développement de ces compétences collaboratives, et plus
particulièrement aux variations qui peuvent exister entre les étudiants
et entre les groupes d’étudiants, et qui peuvent s’expliquer par
l’environnement d’apprentissage.
Pour analyser ce phénomène, les chercheurs examinent l’impact d’un cours
structuré en projets interdisciplinaires sur le développement des
compétences de collaboration chez les étudiants dans une université
publique scandinave. Plus précisément, ils utilisent des données
provenant de questionnaires réalisés avant (/pretest/) et après
(/posttest/) la participation aux cours, qui sont organisés selon deux
formats (un format semestriel et un format accéléré de 15 jours
consécutifs). L’échantillon final comprend un total de 2 921 étudiants
de deuxième cycle pour l’année 2021. L’analyse utilise une méthode
quantitative basée sur une analyse de régression à plusieurs niveaux
afin d’examiner l’influence des caractéristiques propres aux cours, aux
groupes d’étudiants et aux étudiants individuels. Cette approche permet
de tenir compte du fait que les étudiants provenant des mêmes groupes ou
des mêmes classes ne sont pas indépendants entre eux.
Les résultats obtenus indiquent que la participation aux cours du
programme tend à améliorer les compétences de collaboration des
étudiants. Les chercheurs notent également que le format accéléré du
cours permet une immersion plus profonde dans les projets ; ce qui
favorise le développement des compétences, en particulier celles reliées
à la gestion des conflits. Ils remarquent que les compétences de
collaboration tendent à se développer principalement au niveau des
groupes d’étudiants et non au niveau des classes, ce qui fait ressortir
l’importance des interactions au sein de petits groupes. Les chercheurs
soulignent que les variables de genre, de domaine d’étude et de moyenne
académique exercent une faible influence sur l’amélioration des
compétences de collaboration.
Ils concluent en notant que l’intégration de cours basés sur des projets
interdisciplinaires dans les programmes de formation pourrait mieux
préparer les étudiants à des environnements professionnels complexes ;
et que les établissements devraient promouvoir ces méthodes
d’enseignements notamment en intégrant explicitement des objectifs
d’apprentissage liés à la collaboration et des activités de réflexion de
groupe.
_Pour en savoir plus: _
Johnsen, M. M. W., Sjølie, E., & Johansen, V. (2024). Learning to
collaborate in a project-based graduate course: A multilevel study of
student outcomes. /Research in Higher Education/, /65/(3), 439-462.
https://doi.org/10.1007/s11162-023-09754-7
<https://doi.org/10.1177/00915521231163855>
<https://doi.org/10.1080/00221546.2022.2044976>__
------------------------------------------------------------------------
************
*Crises économiques : pourquoi les universités subissent-elles des
coupes budgétaires plus grandes que d'autres secteurs ?*
Si les crises économiques ont des impacts importants sur les finances
publiques des gouvernements, elles ont notamment un impact sur le
financement des universités et des autres établissements d’enseignement
supérieur. Dans le cas de certains États, cet impact tend à être
disproportionné par rapport à d’autres catégories de dépenses
gouvernementales. Denisa Gándara, Meredith S. Billings, Paul G. Rubin,
et Lindsey Hammond (2024) s’intéressent aux raisons expliquant les
décisions budgétaires concernant l’enseignement supérieur, aux motifs de
disproportion par rapport à d’autres secteurs comme l’éducation ou
encore la santé, et à la façon dont les décideurs perçoivent l’impact
sur les bénéficiaires des financements (institutions d’enseignement et
étudiants).
Pour analyser ce phénomène, les chercheurs examinent la situation de la
Californie et du Texas en réaction à la crise de la pandémie de COVID-19
qui a provoqué une récession économique et menée à d’importants déficits
budgétaires dans ces deux États. L’analyse utilise une méthode
qualitative basée sur des informations obtenues par l’entremise de 28
entretiens semi-dirigés réalisés avec des acteurs clés des politiques
publiques dans les deux États, ainsi que 69 documents de nature
budgétaire, administrative ou médiatique. En analysant ces deux États
ayant des positionnements politiques opposés, les chercheurs visent
notamment à comparer les influences idéologiques liées aux décisions de
financement. Les chercheurs se réfèrent notamment à la théorie de la
construction sociale selon laquelle les décideurs politiques agissent
strictement en fonction de leur réélection.
Les résultats obtenus indiquent que, dans le cas du Texas et de la
Californie lors de la période de récession pandémique, les institutions
d’enseignement supérieur, du fait de leur capacité à pouvoir générer des
revenus, ont fait face à des réductions plus importantes de financement
gouvernemental ; mais que les gouvernements ont décidé de préserver les
aides financières attribuées à ceux-ci. Les chercheurs expliquent que
cette décision favorable aux étudiants s’explique par la perception des
décideurs quant à l’aspect méritant des étudiants, alors que ces
derniers sont souvent perçus de manière plus positive que les
institutions d’enseignement. Ils soulignent toutefois que les réductions
budgétaires ne reflètent pas nécessairement une opinion négative des
gouvernements sur le secteur, mais davantage un enjeu de priorités
politiques. Les chercheurs notent que les institutions d’enseignement
disposant de relations politiques plus fortes ont eu des coupes
budgétaires moins importantes, et évoquent la nécessité pour les
établissements de renforcer leurs relations politiques afin d’assurer un
financement adéquat lors de futures crises économiques. Enfin, les
chercheurs recommandent aux décideurs politiques de mieux prendre en
compte les besoins de long terme de l’enseignement supérieur.
_Pour en savoir plus : _
Gándara, D., Billings, M. S., Rubin, P. G., & Hammond, L. (2023). “One
of the Weakest Budget Players in the State”: State Funding of Higher
Education at the Onset of the COVID-19 Pandemic. /Educational Evaluation
and Policy Analysis/, /46/(3). https://doi.org/10.3102/01623737231168812
------------------------------------------------------------------------
**
Une image contenant texte, signe Description générée automatiquement**
**
Le Groupe de recherche en économie publique appliquée étudie les
différentes politiques d’intervention de l’État. Il est actif en
enseignement supérieur, en fiscalité et en simulations de politiques
publiques.
**
------------------------------------------------------------------------
**
Liste de diffusion de la veille de recherche en enseignement supérieur
-- veille(a)listes.grepa.ca
Pour vous désinscrire, envoyez un courriel à
veille-quitter(a)listes.grepa.ca <mailto:veille-leave@listes.grepa.ca>**
[View Less]
*VEILLE DE RECHERCHE EN ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR*
------------------------------------------------------------------------
Une image contenant texte, signe Description générée automatiquement
Juin 2024
27^e édition
/Un condensé mensuel des dernières publications scientifiques sur
l’enseignement supérieur/
*Ce mois-ci :***
**
* Le rôle des facteurs organisationnels sur l’écart
socio-économique des programmes d’échange étudiant
* L’influence …
[View More]du statut socioéconomique des parents et de la
performance académique sur la participation universitaire
* La différence entre les bourses et les prêts sur la
participation universitaire
* Le rôle de la métagouvernance dans la création de partenariats
villes-universités
Bonjour à toutes et tous!
Nous vous rappelons que vous pouvez également accéder aux précédentes
éditions de la veille en cliquant ici
<https://listes.grepa.ca/archives/list/veille@listes.grepa.ca/latest>.
Bonne lecture!**
**
------------------------------------------------------------------------
*Le rôle des facteurs organisationnels sur l’écart socio-économique des
programmes d’échange étudiant*
Si les recherches tendent à indiquer que la participation d’étudiants à
des programmes d’échanges internationaux est bénéfique pour leur
développement professionnel futur, les étudiants en difficulté tendent à
être significativement sous-représentés dans ce type de programme.
S’éloignant des études précédentes se concentrant sur les
caractéristiques individuelles de ces étudiants, Granato et Schnepf
(2024) s’intéressent à ce phénomène d’écart socio-économique du point de
vue du rôle joué par les caractéristiques organisationnelles et de
programme académique, dans une approche se voulant mésoscopique.
Pour analyser ce phénomène, les chercheurs utilisent des données
longitudinales de nature administrative et liée tant aux applications de
programmes d’échanges qu’à des données socio-économiques et académiques
pour la période allant de 2010-2011 à 2018-2019. L’échantillon final
comprend un total de 46 096 étudiants provenant de 102 programmes de
baccalauréat donnés à l’Université de Bologne, la deuxième plus grande
université d’Italie. Le programme d’échange considéré est celui
d’Erasmus, le plus important en Europe. Les chercheurs mesurent les
compétences académiques des étudiants par leurs notes aux examens finaux
du secondaire, et identifient les étudiants considérés comme «
désavantagés socio-économiquement » par le fait de n’avoir aucun parent
détenant un niveau d’éducation postsecondaire. Ils utilisent ensuite des
régressions logistiques (modèle logit) de premier niveau afin d’estimer
les liens existant entre les caractéristiques socio-économiques, la
mobilité et des caractéristiques individuelles.
Les résultats obtenus indiquent qu’en moyenne 90% de l’ensemble de
l’écart socio-économique chez les programmes d’échanges étudiants serait
lié au fait que les étudiants désavantagés ne postulent pas à ce genre
de programme ; alors que les étapes suivantes, d’admissibilité et de
financement, n’auraient qu’un impact marginal. Les chercheurs remarquent
que cette faible représentation des étudiants désavantagés est constante
à travers tous les programmes d’études. Cette situation est plus modérée
dans le cas des programmes de langues alors qu’elle est pire chez les
programmes de sciences, de technologies et de mathématiques. Selon les
résultats des auteurs, plus de 28% de la variation liée aux applications
s’expliquerait par des différences existant entre les programmes
universitaires ; ce qui leur fait dire que les caractéristiques des
programmes universitaires seraient au moins aussi importantes que les
caractéristiques individuelles dans l’explication de l’écart
socio-économique.
Les chercheurs notent que, pour réduire l’écart socio-économique, il
serait indiqué d’intégrer les échanges internationaux à même les cursus
universitaires. Les auteurs concluent en notant le besoin de recherches
supplémentaires qui tiendraient compte de la personnalité des étudiants
et de leur situation financière.
_Pour en savoir plus :_
Granato, S., et Schnepf, S. V. (2024). Why are lower socioeconomic
background students underrepresented in Erasmus? A focus on the
selection into mobility and degree course organization. /Studies in
Higher Education/, 1–15. https://doi.org/10.1080/03075079.2024.2349963
*
*
------------------------------------------------------------------------
*L’influence du statut socioéconomique des parents et de la performance
académique sur la participation universitaire*
**
La décision de s’inscrire à l’université dépend de nombreux facteurs.
Tomaszewski, Xiang et Kubler (2024) cherchent à comprendre comment le
statut socioéconomique (SSE) des parents affecte la participation
universitaire en Australie. Les auteurs examinent également l'impact de
la performance académique au niveau secondaire sur cette décision.
Cette étude utilise un échantillon de 21 772 étudiants de l’État du
Queensland, suivi de 2014 à 2018. Les SSE des étudiants sont classés en
quatre catégories, basées sur le type d’emploi et le niveau d’éducation
des parents. La performance académique est évaluée à l’aide du /National
Assessment Program-Literary and Numeracy/ (NAPLAN), un examen
standardisé que les étudiants au niveau secondaire doivent effectuer.
Les auteurs utilisent un modèle de régression logistique à plusieurs
niveaux pour estimer la probabilité qu’un individu accède à l’université
en fonction de son SSE, de sa performance académique, et de plusieurs
variables de contrôle. Les résultats indiquent que, à performance
académique égale, les étudiants issus de milieux socioéconomiques bas
ont moins de chances d’aller à l’université comparativement à ceux de la
classe la plus élevée. Toutefois, l’écart de probabilité de
participation varie en fonction du niveau de réussite scolaire. La
différence entre les SSE est particulièrement marquée pour les étudiants
ayant une performance académique moyenne : l’écart s’élève à environ 10%
de moins de chances pour les étudiants de niveau socioéconomique bas par
rapport aux plus élevés, contre un écart de 5% pour les étudiants les
moins performants. Pour les étudiants réussissant très bien, aucune
différence entre les SSE n’est constatée. Par ailleurs, le niveau
d’éducation des parents s’avère être un déterminant plus significatif de
la participation universitaire que le type d’emploi des parents.
_Pour en savoir plus : _
Tomaszewski, W., Xiang, N., et Kubler, M. (2024). Socio-economic status,
school performance, and university participation: evidence from linked
administrative and survey data from Australia. /Higher Education/, 1-22.
https://doi.org/10.1007/s10734-024-01245-7
------------------------------------------------------------------------
*Changer des bourses pour des prêts : quel impact sur la participation
universitaire ?*
Une réforme de l’aide financière aux études aux Pays-Bas en 2015 a
remplacé les bourses universelles par des prêts liés aux revenus.
Bolhaar, Kuijpers, Webbink et Zumbuehl (2024) étudient l’impact de ce
changement sur la participation universitaire. Avant 2015, l’aide
financière néerlandaise comprenait quatre volets : une bourse
universelle basée sur le niveau d’indépendance de l’étudiant, une bourse
supplémentaire variant en fonction du revenu du ménage, des prêts
optionnels et une passe de transport public. La réforme a éliminé la
bourse universelle, mais a aussi augmenté le plafond des prêts pour les
étudiants non admissibles à la bourse supplémentaire. Le montant total
d’aide financière est le même pour tous les étudiants, seul le ratio
prêt/bourse changeant. Les prêts doivent être remboursés sur une période
de 35 ans, avec des mensualités ajustées selon le revenu de l’individu.
Les auteurs de l’étude ont accès aux données de l’ensemble des étudiants
des Pays-Bas. Ils ont sélectionné dix cohortes, chacune suivie pendant
sept ans. Utilisant une régression de probabilité pour estimer l’impact
de la réforme sur la participation universitaire, les auteurs ne
trouvent aucun effet significatif, positif ou négatif, même après avoir
contrôlé pour les différences entre les cohortes et estimé le modèle sur
les groupes vulnérables (étudiants défavorisés ou immigrants).
Les auteurs empruntent ensuite une régression de
différence-en-différence pour étudier l’impact de l’augmentation de la
bourse supplémentaire pour certains étudiants. En effet, seuls les
étudiants des ménages les plus défavorisés ont vu leur montant de
bourses rester inchangé, les autres ayant vu leurs bourses remplacées
par des prêts. Ces étudiants des ménages les plus défavorisés servent de
groupe de contrôle dans l’analyse. Encore une fois, aucune différence
significative dans la participation universitaire n’a été notée entre
les groupes. Cependant, les auteurs constatent que les étudiants ont
ajusté leur comportement en prenant plus de prêts et en augmentant leur
nombre d’heures de travail. L’effet sur le travail reste toutefois modéré.
_Pour en savoir plus: _
Bolhaar, J., Kuijpers, S., Webbink, D., et Zumbuehl, M. (2024). Does
replacing grants by income-contingent loans harm enrollment? New
evidence from a reform in Dutch higher education. /Economics of
Education Review/, 101(102546)
https://doi.org/10.1016/j.econedurev.2024.102546
<https://doi.org/10.1177/00915521231163855>
<https://doi.org/10.1080/00221546.2022.2044976>__
------------------------------------------------------------------------
************
*Le rôle de la métagouvernance dans la création de partenariats
villes-universités*
Au XXe siècle, les relations parfois tendues entre universités et villes
d’accueil ont évolué avec l’avènement de l’économie du savoir.
Aujourd’hui, la plupart des universités entretiennent des collaborations
avec leurs municipalités. Ces partenariats se divisent en trois types :
routiniers, stratégiques et transformatifs. Toutefois, divers obstacles
tels que l’inertie institutionnelle, les différences culturelles ou
encore les conflits organisationnels compromettent ces collaborations.
La métagouvernance joue un rôle important en connectant les niveaux
stratégiques, opérationnels et tactiques de la gouvernance. Torfing,
Sivertsen et Torvatn (2024) s’intéressent aux efforts locaux de
métagouvernance dans les collaborations interorganisationnelles
multiniveaux entre les universités et les villes, et aux conditions
nécessaires à leur succès.
Pour analyser ce phénomène, les chercheurs utilisent une approche
principalement qualitative et faisant appel à une étude de cas
détaillée. Cette dernière se rapporte aux efforts visant à créer un
partenariat transformatif entre l’Université norvégienne de Sciences et
de Technologie (NTNU) et la municipalité de Trondheim, en 2017, au sein
du projet TRD3 .0 dont l’objectif était de faciliter le partage de
connaissances et le développement de compétences tout en résolvant des
problèmes de sociétés par une cocréation de valeur publique. Afin de
réaliser leur étude de cas, les chercheurs ont d’abord analysé divers
documents institutionnels, puis ont réalisé des entrevues semi-dirigées,
auprès de divers acteurs de l’université et de la municipalité, en
2019-2020 et en 2021-2022. Ils ont également eu recours à des sondages
utilisant des questions ouvertes et fermées et ont observé plusieurs
réunions réalisées par le comité responsable du projet, afin d’en
comprendre les aspects et processus formels et informels.
Le principal résultat obtenu par les chercheurs est que la
métagouvernance de multiniveau doit impérativement combiner des outils
pratiques interventionnistes et non-interventionnistes tout en accordant
une attention particulière aux liens qui se font entre les niveaux. Ils
remarquent notamment que, dans le cas du partenariat de Trondheim, le
projet a souffert d’une déconnexion entre le niveau tactique et le
niveau stratégique. Les chercheurs émettent cinq recommandations.
Premièrement, les comités directeurs doivent être formés avec des
membres qui valorisent la collaboration et disposent de l’autorité
nécessaire pour effectuer des changements. Deuxièmement, les comités
doivent également interagir directement avec le niveau tactique et les
leaders intermédiaires. Troisièmement, il est important de mettre
l'accent sur la gestion continue de la collaboration, en clarifiant
continuellement la vision, les objectifs, les valeurs et les priorités
communs du projet. Quatrièmement, il peut être nécessaire de créer un
cycle intégré de planification annuelle. Enfin, il est nécessaire
d’anticiper le moment où le projet évoluera en un arrangement permanent.
Malgré les lacunes identifiées, les chercheurs notent que les
universités et municipalités auraient intérêt à entreprendre des
partenariats similaires au TRD3.0. Ils notent également les limites de
leur étude qui s’est limitée à un seul cas, et recommandent diverses
pistes pour les recherches futures.
_Pour en savoir plus : _
Torfing, J., Sivertsen, H., et Torvatn, H. (2024). Metagovernance of
co‐creation in city–university partnerships: How to avoid being stuck in
the middle? /Public Administration/. https://doi.org/10.1111/padm.12997
------------------------------------------------------------------------
**
Une image contenant texte, signe Description générée automatiquement**
**
Le Groupe de recherche en économie publique appliquée étudie les
différentes politiques d’intervention de l’État. Il est actif en
enseignement supérieur, en fiscalité et en simulations de politiques
publiques.
**
------------------------------------------------------------------------
**
Liste de diffusion de la veille de recherche en enseignement supérieur
-- veille(a)listes.grepa.ca
Pour vous désinscrire, envoyez un courriel à
veille-quitter(a)listes.grepa.ca <mailto:veille-leave@listes.grepa.ca>**
[View Less]
*VEILLE DE RECHERCHE EN ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR*
------------------------------------------------------------------------
Une image contenant texte, signe Description générée automatiquement
Mai 2024
26^e édition
/Un condensé mensuel des dernières publications scientifiques sur
l’enseignement supérieur/
*Ce mois-ci :***
**
* L'impact des frais sur les étudiants internationaux
* L'impact de l'aide financière aux études sur les frais de scolarité
…
[View More] * La satisfaction à l'égard des modèles d'enseignement immersif
* Le changement des préférences en enseignement supérieur en Colombie/
/
Bonjour à toutes et tous!
Nous vous rappelons que vous pouvez également accéder aux précédentes
éditions de la veille en cliquant ici
<https://listes.grepa.ca/archives/list/veille@listes.grepa.ca/latest>.
Bonne lecture!**
**
------------------------------------------------------------------------
*L’impact des frais sur les étudiants internationaux : le cas de l’État
du Bade-Wurtemberg*
Si les dernières décennies ont vu une augmentation sans précédent du
nombre d’étudiants internationaux (avec une augmentation de 68% entre
2008 et 2018); on sait assez peu de choses sur la façon dont ces
étudiants sélectionnent leur pays d’étude et comment les politiques
publiques peuvent venir influencer ces décisions. Vortisch (2023)
s’intéresse à ce phénomène et tente d’évaluer l’impact de ce genre de
politiques sur les flux migratoires académiques et sur la réussite
académique de ces étudiants.
Pour analyser ce phénomène, le chercher utilise des données
longitudinales du gouvernement fédéral allemand et des États fédérés
allemands pour une période allant de 1998 à 2019. L’échantillon final
fédéral comprend un total de 10 603 observations pour 698
établissements, alors que l’échantillon final d’État comprend un total
de 6 921 observations pour 466 établissements. Les données issues des
États ont pour avantage de faire la distinction entre les étudiants
internationaux selon leur citoyenneté et leur région géographique
d’origine. Le chercheur tire parti de l’introduction en 2017 de frais de
1500 euros par semestre pour chaque étudiant provenant de l’extérieur de
l’Espace économique européen. Cette politique possède de nombreuses
exceptions, ce qui fait qu’uniquement la moitié des étudiants
internationaux y sont réellement assujettis. Comme cette mesure n’est
appliquée que par l’un des seize États fédérés allemands (l’État du
Bade-Wurtemberg), alors que les autres États conservent une politique de
gratuité, cela permet de créer deux groupes (un groupe traitement et un
groupe contrôle) afin de réaliser une analyse de différence-en-différence.
Les résultats obtenus indiquent que l’introduction de cette politique
entraîne une diminution d’environ deux points de pourcentage du taux
d’inscription internationale dans les établissements concernés. Le
chercheur remarque que cette diminution affecte de manière
disproportionnée les étudiants en provenance des continents africain et
asiatique. Ce résultat résiste aux tests de robustesse de l'auteur. Il
remarque également que, contrairement à l’un des arguments amenés par le
gouvernement du Bade-Wurtemberg, cette politique ne semble pas avoir
diminué le taux d’échec des étudiants internationaux aux examens finaux.
Il note toutefois qu’il est peut-être prématuré d'en tirer des conclusions.
Selon le chercheur, ces résultats suggèrent que le fait d’accroître les
frais aux étudiants internationaux peut modifier considérablement la
composition du corps étudiant d’un établissement. Les institutions
d’enseignement peuvent alors compenser ces effets-prix en jouant sur la
qualité afin d’attirer d’autres types d’étudiants internationaux ou
nationaux, davantage qualifiés. L’auteur conclut en notant le besoin de
recherches supplémentaires pour mieux évaluer les résultats de long
terme de ce genre de politiques.
_Pour en savoir plus :_
Vortisch, A. B. (2024). The land of the fee: the effect of
Baden-Württemberg’s tuition fees on international student outcomes.
/Education Economics/, /32/(2), 141–166.
https://doi.org/10.1080/09645292.2023.2194585
*
*
------------------------------------------------------------------------
*Les établissements d’enseignement supérieur augmentent-ils leurs frais
de scolarité suivant une hausse de l’aide financière reçue par les
étudiants ?*
**
Li et Katri (2024) étudient l’impact des programmes d’aide financière de
type /Promise/ sur la hauteur des frais de scolarité. Les programmes
Promise offrent aux étudiants des bourses ou des prêts s’ils choisissent
de fréquenter un établissement d’enseignement supérieur situé dans les
environs de leur école secondaire ou de leur lieu de résidence. Les
critères spécifiques varient en fonction des programmes, qui sont
déterminés par les États, les régions (/counties/) ou les villes. Les
autrices cherchent plus spécifiquement à identifier l’impact de
l’identité de l’autorité en mesure de déterminer les frais de scolarité,
soit l’université elle-même soit l’État.
Leur échantillon rassemble 29 programmes offrant de l’aide aux étudiants
inscrits à des collèges de deux ans, implanté entre 2003 et 2013. Les
programmes sélectionnés ciblent des collèges individuels, et non pas une
région entière, afin de pouvoir isoler l’effet du programme sur les
frais de scolarité. Le groupe contrôle de cette étude est donc composé
des collèges situés dans les environs de ceux ayant implanté un
programme Promise. De plus, afin d’éliminer un biais de sélection où les
collèges ayant implanté un programme Promise différeraient de ceux n’en
ayant pas instauré, le groupe contrôle inclut seulement des collèges
ayant développé un tel programme plus tard que ceux du groupe
traitement, soit entre 2016 et 2020.
Les autrices étudient l’effet de ces programmes sur les frais de
scolarité à travers une analyse de différence-en-différence à double
effet-fixes, en estimant les coefficients à l’aide de l’approche de
Callaway et Sant’Anna, qui cadre mieux avec les conditions du modèle.
Enfin, Li et Katri conduisent une analyse d’évènement (/event-study/)
afin d’explorer les effets potentiellement hétérogènes entre les
cohortes d’adoption de programme.
Les résultats obtenus contredisent l’intuition initiale des autrices.
Parmi les établissements qui n’ont pas l’autorité de fixer la hauteur de
leurs frais de scolarité, aucune différence entre le groupe contrôle et
le groupe traitement n’a été observée. Toutefois, pour les collèges
ayant ce pouvoir, les frais de scolarité des établissements du groupe
traitement ont diminué de 14% à 17% comparativement au groupe contrôle.
Les autrices expliquent ce résultat en indiquant que les programmes
d’aide Promise sont de petite taille comparativement à d’autres
programmes d’aide tels que les bourses /Pell/. Ces programmes ne
seraient donc pas assez importants pour permettre aux collèges
d’augmenter les frais de scolarité.
_Pour en savoir plus : _
Li, A. Y., & Katri, P. (2024). Does Tuition-Setting Authority Determine
Whether Tuition Increases at Community Colleges with New Promise
Programs?. /The Journal of Higher Education/, 1-30.
https://doi.org/10.1080/00221546.2024.2301914
------------------------------------------------------------------------
*Les modèles d’enseignement immersif sont-ils plus appréciés que les
modèles traditionnels ?*
Alors que le modèle traditionnel d’organisation du calendrier académique
est remis en question, des modèles alternatifs sont graduellement mis de
l’avant. C’est le cas du modèle dit « par bloc immersif » où les
étudiants apprennent sur des périodes d’enseignement de six semaines,
plus courtes que les semestres traditionnels de 12 à 15 semaines. Goode
et al. (2023) s’intéressent à la satisfaction des étudiants qui suivent
ce parcours atypique, et tentent d’examiner cette satisfaction à travers
de nombreux indicateurs.
Pour analyser ce phénomène, les chercheurs utilisent des données de
questionnaires d’évaluation de l’enseignement, réalisés par les
étudiants et collectés lors des dernières semaines de la période
d’enseignement, pour l’année 2019 et l’année 2021, dans une université
publique régionale australienne. Les étudiants sont conviés par courriel
à participer à ces questionnaires anonymes afin de répondre à 13
questions standards dont sept sont liées aux caractéristiques du cours
et six sont liées à l’enseignement en lui-même. L’échantillon final
comprend un total de 4 157 réponses. L’année 2021 est l’année pilote du
modèle de bloc immersif alors que l’année 2019 est celle utilisant la
prestation traditionnelle par trimestre. En faisant des appariements
entre les programmes de cours similaires avant (en 2019) et après (en
2021) le changement, les chercheurs peuvent déterminer l’effet de ce
nouveau mode sur la satisfaction des étudiants. Pour chaque cohorte
pertinente, les chercheurs effectuent notamment des tests de chi-carré
de Pearson. Ils font ensuite une analyse supplémentaire visant à
comprendre quel indicateur de satisfaction est le plus déterminant.
Les résultats obtenus indiquent que le passage du modèle traditionnel au
modèle par bloc immersif a accru significativement le taux de
satisfaction lié à cinq des sept indicateurs de cours et aux six
indicateurs d’enseignement. Les chercheurs notent que, bien que la
perception des étudiants concernant la charge de travail soit la plus
susceptible de voir sa satisfaction diminuer, les étudiants ont une
certaine tolérance à l’égard de celle-ci. Ils remarquent également que
la satisfaction globale tend à augmenter principalement à cause de la
satisfaction spécifiquement liée à l’enseignement ; surtout lorsque les
étudiants ont la perception que le contenu est présenté de manière
claire et que les enseignants témoignent d’une réelle préoccupation pour
leur apprentissage.
Selon les chercheurs, bien que cette étude soit de nature exploratoire,
elle apporte des constats pouvant aider les établissements, départements
et enseignants à mieux comprendre ce qui importe pour les étudiants. Il
apparaît notamment que ceux-ci apprennent plus efficacement et avec
davantage de satisfaction lorsque l’approche pédagogique est davantage
active que celle utilisée traditionnellement par une acquisition passive
de l’information. Parmi les activités de cette approche, on retrouve la
résolution de problèmes, la discussion, le questionnement, la pratique,
et la réflexion.
_Pour en savoir plus: _
Goode, E., Roche, T., Wilson, E., & McKenzie, J. W. (2024). Student
perceptions of immersive block learning: an exploratory study of student
satisfaction in the Southern Cross Model. /Journal of Further and Higher
Education/, /48/(2), 153–167. https://doi.org/10.1080/0309877X.2023.2277419
<https://doi.org/10.1177/00915521231163855>
<https://doi.org/10.1080/00221546.2022.2044976>__
------------------------------------------------------------------------
************
*Changement dans les préférences en enseignement supérieur en Colombie *
Bernal, Abadía, Álvarez-Arango et De Witte (2024) étudient l’impact de
l’arrêt abrupt de /Ser Pilo Paga/ (SPP), un programme d’aide financière
ciblant les étudiants post-secondaire provenant de milieux défavorisés
en Colombie. L’objectif de l’étude est d’observer s’il y a eu un
changement dans les préférences en enseignement supérieur des étudiants
ciblés par le SPP.
Ce programme a été instauré en 2014 et couvrait 100% des frais de
scolarité en plus de fournir une allocation variant entre 223$US et
892$US par trimestre, qui devait par la suite être remboursée. Il était
toutefois possible de faire annuler ce prêt sous certaines conditions.
Ce programme fournissait de l’aide à 10 000 étudiants par année,
représentant environ 3% de la population admissible. Pour l’obtenir, les
étudiants devaient réussir le /Saber11/, un examen standardisé similaire
au SAT aux États-Unis, et provenir d’une famille à faible revenu. Le
niveau de pauvreté des ménages est indiqué à partir de l’indice /Sisben/.
Après les élections de 2018, le SPP a été brusquement interrompu en
raison de son coût élevé, ce qui a pris la population par surprise. En
effet, le président élu était le seul parmi les candidats à s'engager à
maintenir le programme. Ce contexte permet aux auteurs d’emprunter une
régression sur discontinuité afin d’évaluer l’impact de l’élimination de
cette aide sur les préférences en enseignement supérieur des étudiants
provenant de familles à faibles revenus.
Les auteurs ont envoyé un sondage à un ensemble aléatoire d’école
secondaire quelques mois avant et après l’annulation de ce programme. Ce
sondage, répondu par 1567 étudiants en fin de parcours du secondaire,
permet d’évaluer les préférences des étudiants par rapport à divers
éléments relatifs à l’enseignement supérieur tel que la localisation de
l’université, le niveau de rigueur/de prestige de l’établissement (le
terme utilisé est « /quality of higher education/ », mesuré en nombre
d’étoiles), le type d’établissement (privé ou public) et l’aide
financière (taille de l’aide, modalité de remboursements et types de
l’aide).
Les coefficients du modèle mesurent l’importance de chaque critère par
rapport aux autres. Pour l’ensemble des étudiants, les bourses sont
l’élément qui est le plus important, suivi par la rigueur et le prestige
de l’éducation. Plus la taille des bourses est grande, plus celle-ci
sera préférée par rapport à d’autres caractéristiques. La fin du SPP a
changé ces préférences. L’importance des bourses chez les étudiants
ayant répondu au sondage après l’annonce de son interruption diminue de
7 à 16 points de pourcentage par rapport à ceux ayant répondu avant
l’annulation du SPP. Cet effet est plus important chez les étudiants les
plus défavorisés, montrant une diminution de 25 à 31 points de
pourcentage. L’annulation de ce programme est venue diminuer les
perceptions de l’enseignement supérieur chez l’ensemble de la population
ciblée par le SPP. Les auteurs indiquent que ce changement risque
d’influencer l’accumulation de capital humain de la Colombie dans les
prochaines années.
_Pour en savoir plus : _
Bernal, G. L., Abadía, L. K., Álvarez-Arango, L. E., & De Witte, K.
(2024). Financial aid uncertainty and low-income students’ higher
education preferences. /Higher Education/, /87/(6), 1845-1863.
https://doi.org/10.1007/s10734-023-01094-w
------------------------------------------------------------------------
**
Une image contenant texte, signe Description générée automatiquement**
**
Le Groupe de recherche en économie publique appliquée étudie les
différentes politiques d’intervention de l’État. Il est actif en
enseignement supérieur, en fiscalité et en simulations de politiques
publiques.
**
------------------------------------------------------------------------
**
Liste de diffusion de la veille de recherche en enseignement supérieur
-- veille(a)listes.grepa.ca
Pour vous désinscrire, envoyez un courriel à
veille-quitter(a)listes.grepa.ca <mailto:veille-leave@listes.grepa.ca>**
[View Less]
*VEILLE DE RECHERCHE EN ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR*
------------------------------------------------------------------------
Une image contenant texte, signe Description générée automatiquement
Avril 2024
25^e édition
/Un condensé mensuel des dernières publications scientifiques sur
l’enseignement supérieur/
*Ce mois-ci :***
**
* L'impact des prêts étudiants sur ceux en difficultés académiques
* L'efficacité des programmes Honors
* Les straté…
[View More]gies finlandaises de financement externe en recherche
* Les biais de genre dans l'évaluation de l'enseignement/
/
Bonjour à toutes et tous!
Nous vous rappelons que vous pouvez également accéder aux précédentes
éditions de la veille en cliquant ici
<https://listes.grepa.ca/archives/list/veille@listes.grepa.ca/latest>.
Bonne lecture!**
**
------------------------------------------------------------------------
*Les prêts étudiants : sont-ils bénéfiques ou néfastes pour les
étudiants en difficultés académiques ?*
Si les prêts étudiants peuvent théoriquement éliminer certaines
barrières financières auxquelles sont confrontées les jeunes adultes
candidats aux études supérieures, et ainsi réduire les écarts
d’éducation entre riches et pauvres, les niveaux de dettes étudiantes
atteignent, malgré tout, des niveaux records, à un point tel que le
système de prêts étudiants est parfois remis en question. Certaines
craintes existent, par exemple, à l’effet que donner l’accès à ces prêts
aux étudiants en difficultés académiques pourraient les mener à
s’endetter sans pour autant obtenir de diplôme. Luke Chu et Cuffe (2024)
s’intéressent à ce phénomène et tentent d’évaluer l’impact de l’accès
aux prêts aux étudiants en difficulté sur leurs rendements académiques
et professionnels.
Pour analyser ce phénomène, les chercheurs utilisent des données
longitudinales du gouvernement néo-zélandais relatives à un total de 49
389 étudiants représentant près des trois-quarts des étudiants nationaux
néo-zélandais ayant commencé leur baccalauréat entre 2008 et 2011. Les
chercheurs tirent parti de l’introduction, en 2011, d’un seuil de
réussite académique conditionnel au renouvellement à l’accès aux prêts
étudiants. Ils utilisent ainsi une méthode de régression en
discontinuité pour créer un groupe traitement composé des étudiants
ayant atteint de justesse le seuil d’éligibilité par rapport à un groupe
contrôle des étudiants ayant échoué de justesse à l’atteindre.
Les résultats obtenus indiquent que, pour les étudiants autour du seuil
d’éligibilité, le fait de conserver l’accès aux prêts augmente la
probabilité d’obtenir éventuellement son diplôme de baccalauréat dans
une proportion allant de 60% à 70%. Du côté professionnel, le fait de
conserver l’accès aux prêts étudiants augmente le revenu mensuel moyen
d’environ 2000 dollars néo-zélandais (approximativement 1600 dollars
canadiens) et le percentile de revenu dans une proportion allant de 30 à
40 points de percentile. Les chercheurs notent toutefois que, bien que
leurs effets de revenus soient statistiquement significatifs, ils
demeurent moins précis que les effets obtenus sur la diplomation.
Selon les auteurs, ces résultats permettent d’atténuer la préoccupation
voulant qu’un accès trop facile aux prêts étudiants attire un trop grand
nombre d’étudiants peu performants vers l’enseignement supérieur, en
soulignant que la majorité des étudiants en difficulté réussiront
ultimement à graduer.
_Pour en savoir plus :_
Luke Chu, Y. W., & Cuffe, H. E. (2024). Do Academically Struggling
Students Benefit from Continued Student Loan Access? Evidence from
University and Beyond. The Review of Economics and Statistics, 106(1),
68–84. https://doi.org/10.1162/rest_a_01144
*
*
------------------------------------------------------------------------
*Les programmes Honors : aussi efficace que les universités de haut
prestige ?*
**
Pugatch et Thompson (2024) étudient l’impact sur les résultats scolaires
de l’admission au programme /Honors/ de l’Université de l’Oregon.
L’admission à ce type de programme permet aux étudiants d’accéder à des
classes de niveau de difficulté plus grand, de même qu’avoir une mention
sur leur diplôme qu’ils ont effectué un programme plus rigoureux.
Le processus d’admission est basé en grande partie sur un score
numérique synthétisant la qualité du candidat. Ce score est calculé en
tenant compte de divers critères tels que la moyenne générale au
secondaire, les performances à un test standardisé, la qualité de
rédaction d'un essai et l'expérience multiculturelle de l’étudiant. Ces
critères, évalués sur une échelle de 0 à 20 (sauf l'expérience
multiculturelle, notée de 0 à 5), déterminent la probabilité
d'acceptation des candidats. Les chances d'admission sont quasi-nulles
pour un score inférieur à 40, mais quasi-certaines pour un score
dépassant 50. L’étude se concentre sur les candidats entre 2005 et
2014. Sur les 3 066 demandes reçues, 54% ont été acceptées.
L'étude, utilisant un design de régression floue avec point de rupture,
identifie deux points de rupture, fixés à 44 et 50. Ces points de
rupture ont été estimés à l'aide d'un algorithme développé par les
chercheurs. Le modèle de régression comporte deux parties. La première
analyse d'abord l'admission au programme en fonction du score, en
divisant l'équation en sections distinctes déterminées par les points de
rupture. Ensuite, la deuxième partie estime les résultats scolaires en
fonction de l'admission au programme. Tous les calculs d'erreur sont
effectués par /bootstrap/.
Les résultats de l'étude révèlent que l'admission au programme
d'honneurs augmente la moyenne cumulative des étudiants de 0,1 point sur
une échelle de 0 à 4. Cependant, ces effets sont surtout observés parmi
les meilleurs étudiants. Paradoxalement, les étudiants de première
génération voient leurs notes diminuer en réponse à leur admission dans
le programme d'honneurs, par rapport à la fois aux étudiants de première
génération admis et aux candidats de première génération non admis.
Cette baisse des notes chez les étudiants de première génération est
principalement attribuée à leurs faibles performances dans les cours de
sciences naturelles.
_Pour en savoir plus : _
Pugatch, T., & Thompson, P. (2024). Excellence for all? University
honors programs and human capital formation. Educational Evaluation and
Policy Analysis, 1-17. https://doi.org/10.3102/01623737241232971
------------------------------------------------------------------------
*Les stratégies de financement externe en recherche : le cas de la Finlande*
C’est en 2014 que la formule de financement des universités finlandaises
de sciences appliquées (ci-après UFSA) a été modifiée pour passer d’un
financement basé principalement sur le nombre d’étudiants à un
financement basé sur la performance. Cette réforme est accompagnée d’une
diminution de 20% des subventions gouvernementales de base, et de
l’introduction des activités de recherche, développement et innovation
(ci-après RDI) parmi les mandats principaux des UFSA. En ce sens, les
UFSA ont désormais une pression importante pour élargir leurs sources de
financement externe en lien avec les activités de RDI. Kohtamäki et von
Boguslawski (2024) s’intéressent aux objectifs stratégiques de
financement externe et aux plans d’actions des UFSA qui sont développés
dans un environnement dynamique complexe.
Pour analyser ce phénomène, les chercheurs utilisent une approche
principalement qualitative et faisant appel à la métaphore de l’écologie
des jeux (/ecology of game metaphor/) permettant de comprendre et de
conceptualiser les stratégies des UFSA en décomposant l’environnement en
quatre groupes de jeux (financement disponible, parties prenantes
externes, impacts des activités de RDI, et impact sur l’image
institutionnelle). Les joueurs ont ainsi besoin des apports d’un des
jeux pour atteindre les objectifs fixés dans un autre jeu. L’usage de
cette métaphore permet de tenir compte de la myriade de facteurs et
d’acteurs qui sont concernés, et de faire ressortir les aspects
d’interconnectivité complexe qui existe tant à l’intérieur de chaque jeu
qu’entre les différents jeux.
Les chercheurs appliquent cette théorie en ayant recours à des données
longitudinales de financement externe provenant de la base de données
gouvernementale /Vipunen/ (administrée par le ministère finlandais de
l’Éducation) et aux documents de planification stratégique provenant des
sites institutionnels. L’échantillon considéré comprend 22 universités
pour la période allant de 2015 à 2022.
Les résultats obtenus sont de plusieurs ordres. Premièrement, les
stratégies des UFSA tendent à s’aligner sur la formule de financement du
gouvernement et sur les réductions du financement public. Deuxièmement,
les acteurs sont marqués par une forte interdépendance, alors que le
succès ou l’échec d’un des acteurs affecte les résultats financiers des
autres acteurs. Troisièmement, les UFSA diffèrent dans l’importance
qu’elles accordent aux enjeux de développement régional. Quatrièmement,
les UFSA reconnaissent la valeur de la collaboration et des partenariats
avec d’autres acteurs tels les entreprises, les municipalités, les
autres universités ou encore des partenaires internationaux. Toutefois,
elles rivalisent activement pour le financement de la RDI. Leurs
approches ne se caractérisent donc pas par une stratégie singulière et
unidirectionnelle, mais plutôt par des ensembles de stratégies et de
tactiques de jeu interconnectées et multiformes. Les chercheurs notent
toutefois que, bien que les documents de stratégies institutionnelles
discutent des buts et des objectifs centraux, ils ne peuvent pas être
considérés comme des manuels de prise de décision car ils n’offrent pas
d’informations sur la manière dont les objectifs seront atteints.
_Pour en savoir plus: _
Kohtamäki, V., & von Boguslawski, M. (2024). Strategic ambitions of
external RDI funding in Finnish universities of applied sciences.
Studies in Higher Education, 1–16.
https://doi.org/10.1080/03075079.2024.2334840
<https://doi.org/10.1177/00915521231163855>
<https://doi.org/10.1080/00221546.2022.2044976>__
------------------------------------------------------------------------
************
*Évaluation de l’enseignement par les étudiants : biaisée ou non ? *
L'étude de Binderkrantz et Bisgaard (2024) explore les évaluations de
l'enseignement universitaire et leur possible biais, en mettant en avant
le rôle du genre des professeurs. Basée sur une base de données de près
de 125 000 évaluations effectuée entre 2018 et 2020 provenant d’une
université danoise, l'étude adopte une approche multidimensionnelle
comprenant une analyse quantitative, basé sur un modèle de régression
logistique ordinale généralisée, et deux volets qualitatifs, impliquant
l'examen des commentaires laissés par les étudiants et des entrevues
semi-dirigés avec 20 participants. Les évaluations, standardisées et
anonymes, révèlent une prédominance de professeurs masculins (64%) et
d’étudiantes féminines (56%) parmi les participants.
L'analyse quantitative est centrée sur une seule question de
l’évaluation portant sur l’évaluation de la communication du professeur.
Les réponses possibles prennent la forme d’une échelle de Likert.
L’estimation du modèle ne permet pas de révéler de biais de genre.
Cependant, l'introduction d'une variable d'interaction entre le genre du
professeur et celui de l’étudiant dévoile un effet notable : les
étudiants notent mieux la communication lorsqu'ils partagent le même
genre que le professeur, suggérant ainsi une affinité influençant les
évaluations. L’estimation du modèle, qui résiste à plusieurs tests de
robustesse, permet d’évaluer que la probabilité de donner une meilleure
évaluation augmente de 46% et 52% lorsque le professeur correspond au
genre de l’étudiant qui l’évalue.
Les volets qualitatifs de la recherche confirment ces résultats : les
évaluations négatives sur la communication sont souvent accompagnées de
commentaires, en particulier chez les étudiants masculins lorsqu’ils ont
des professeures appartenant au genre féminin. Les étudiantes laissent
quant à elle plus de commentaires positifs avec des professeures du même
genre et des commentaires neutres avec des professeurs masculins. Les
entretiens avec les étudiants soulignent également une préférence pour
les enseignants du même genre. Ces entrevues sont effectuées auprès
d’étudiants étudiant en administration des affaires et en économie et
comporte une part égale d’étudiants masculins et féminins. Ces entrevues
permettent également de révéler que les étudiants masculins accordent
une plus grande importance à l’humour et à la prestance de leur
professeur. L’analyse des commentaires permettait en effet de constater
que les étudiants masculins utilisent souvent le terme « humour » pour
décrire le caractère de leur professeur masculin, ce qu’ils ne faisaient
pas pour leur professeur féminin.
Les auteures soulignent que, bien que l’étude n’ait pas révélée de biais
de genre dans les évaluations, cette recherche évolue dans le contexte
féministe danois, où l'égalité des genres est soutenue.
_Pour en savoir plus : _
Binderkrantz, A. S., & Bisgaard, M. (2024). A gender affinity effect:
the role of gender in teaching evaluations at a Danish university.
Higher Education, 87(3), 591-610.
https://doi.org/10.1007/s10734-023-01025-9
------------------------------------------------------------------------
**
Une image contenant texte, signe Description générée automatiquement**
**
Le Groupe de recherche en économie publique appliquée étudie les
différentes politiques d’intervention de l’État. Il est actif en
enseignement supérieur, en fiscalité et en simulations de politiques
publiques.
**
------------------------------------------------------------------------
**
Liste de diffusion de la veille de recherche en enseignement supérieur
-- veille(a)listes.grepa.ca
Pour vous désinscrire, envoyez un courriel à
veille-quitter(a)listes.grepa.ca <mailto:veille-leave@listes.grepa.ca>**
[View Less]
*VEILLE DE RECHERCHE EN ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR*
------------------------------------------------------------------------
Une image contenant texte, signe Description générée automatiquement
Mars 2024
24^e édition
/Un condensé mensuel des dernières publications scientifiques sur
l’enseignement supérieur/
*Ce mois-ci :***
**
* Sommaire des crédits budgétaires à l'enseignement supérieur
* Sommaire des mesures ciblées en enseignement supérieur
…
[View More]Bonjour à toutes et tous!
Puisque nous sommes au mois de mars, nous vous présentons un sommaire
des annonces en enseignement supérieur incluses dans le dernier budget
du Québec.
Nous vous rappelons que vous pouvez également accéder aux précédentes
éditions de la veille en cliquant ici
<https://listes.grepa.ca/archives/list/veille@listes.grepa.ca/latest>.
Bonne lecture!**
**
------------------------------------------------------------------------
*Sommaire des mesures budgétaires 2024-2025 en enseignement supérieur*
Le gouvernement québécois a déposé le 12 mars dernier le budget du
Québec. La composition des crédits dédiés à l’enseignement supérieur
suggère une relative continuation des politiques antérieures.
*Chiffres d’ensemble
*
Le budget québécois se base sur des estimations du niveau d’inflation de
2,8% en 2024 et de 2,2% en 2025. Par ailleurs, le taux de croissance du
PIB réel devrait passer de 0,6% en 2024 à 1,6% en 2025 (Ministère des
Finances du Québec, 2024).
Les crédits alloués aux cégeps augmentent de 2,98% (+ 76,9 M$) par
rapport à l’an dernier ; alors que ceux alloués à l’enseignement
collégial privé augmentent de 1,36% (+ 2,2 M$). Les crédits alloués aux
universités augmentent de 1,43% (+ 58,9 M$) par rapport à l’an dernier.
Le budget consacré aux infrastructures collégiales augmente de 4,15% (+
3,18 M$) alors que celui consacré aux infrastructures universitaires
augmente de 8,07% (+ 10,8 M$) (Secrétariat du Conseil du trésor du
Québec, 2024).
Les crédits accordés à l’aide financière aux études connaissent la plus
grande croissance avec une augmentation de 12,07% (+ 126,1 M$). La
grande partie de cette augmentation provient des bourses incitatives
avec une croissance de 22,59% (+ 50,0 M$). Les intérêts et
remboursements aux banques augmentent de 4,48% (+ 10,9 M$) et les
bourses consécutives aux prêts augmentent de 11,61% (+ 65,18 M$). Les
autres bourses n’ont aucune augmentation par rapport à l’an dernier.
Les crédits alloués au Fonds de recherche du Québec sont gelés pour la
présente année ; l’organisme conservant son budget de 245,8 M$. Le
gouvernement alloue aussi des crédits de 138,9 M$ dans un fonds
provisoire additionnel pour des dépenses discrétionnaires. De manière
générale, les crédits destinés à l’enseignement supérieur augmentent de
3,5% par rapport à l’an dernier.
*Mesures ciblées
*
Le gouvernement poursuit ses investissements dans le but d’améliorer la
réussite aux études supérieures. Cette année, les crédits alloués à ces
mesures totalisent 34,5 M$. La majeure partie de ces dépenses (25,0 M$)
est dédiée à soutenir l’apprentissage du français et aider à la
rétention des étudiants universitaires.
Le gouvernement prévoit également accroître l’offre de formation dans
les domaines prioritaires telle la transition énergétique (5 M$),
accroître l’offre de formation dans l’enseignement (2 M$) et soutenir la
transformation numérique des cégeps (1 M$). Il prévoit enfin de soutenir
les établissements d’enseignements afin d’accroître le logement étudiant
et d’entretenir le parc immobilier (1,5 M$).
Notons enfin que le gouvernement prévoit dévoiler une nouvelle politique
de financement des universités au printemps 2024 ; et dont les premiers
jalons entreront en vigueur lors de l’année universitaire 2024-2025.
Cette révision est, selon le gouvernement, l’occasion d’arrimer le
financement des universités aux objectifs gouvernementaux relatifs aux
secteurs stratégiques, aux services publics, à la vitalité du français
et à la commercialisation de la recherche.
_Pour en savoir plus :_
Ministère des Finances du Québec. (2024). /Budget 2024-2025 – Priorités
: santé et éducation – Plan budgétaire/. (url
<https://www.finances.gouv.qc.ca/Budget_et_mise_a_jour/budget/documents/Budg…>)
Secrétariat du Conseil du trésor. (2024). /Crédits et dépenses des
portefeuilles/. (url
<https://www.tresor.gouv.qc.ca/fileadmin/PDF/budget_depenses/24-25/3-Credits…>)
**
------------------------------------------------------------------------
**
Une image contenant texte, signe Description générée automatiquement**
**
Le Groupe de recherche en économie publique appliquée étudie les
différentes politiques d’intervention de l’État. Il est actif en
enseignement supérieur, en fiscalité et en simulations de politiques
publiques.
**
------------------------------------------------------------------------
**
Liste de diffusion de la veille de recherche en enseignement supérieur
-- veille(a)listes.grepa.ca
Pour vous désinscrire, envoyez un courriel à
veille-quitter(a)listes.grepa.ca <mailto:veille-leave@listes.grepa.ca>**
[View Less]
VEILLE DE RECHERCHE EN ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
------------------------------------
Février 2024
23e édition
Un condensé mensuel des dernières publications scientifiques sur l’enseignement supérieur
Ce mois-ci :
* Syndrome de l’imposteur et détresse psychologique chez les femmes en STIM
* La persistance universitaire reste faible pour les étudiants issus de milieux à faible revenu
* L’augmentation d’aide financière pousse-t-elle les universités à accroître les frais de scolarité?
* Le …
[View More]soutien par les pairs peut-il contrer les problèmes d’inscription incomplète?
Bonjour à toutes et tous!
Nous vous rappelons que vous pouvez également accéder aux précédentes éditions de la veille en cliquant ici (https://listes.grepa.ca/archives/list/veille@listes.grepa.ca/latest).
Bonne lecture!
------------------------------------
Syndrome de l’imposteur et détresse psychologique chez les femmes en STIM
Yang et al. (2024) se penchent sur les divers facteurs qui influent sur la persistance des étudiantes en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM). Leur étude se concentre spécifiquement sur la corrélation entre la stratégie adoptée par les étudiantes pour atteindre leurs objectifs académiques, le syndrome de l'imposteur et la détresse psychologique. Cette recherche s'appuie sur les réponses recueillies lors d'un sondage administré en 2021 à 395 étudiantes en STIM dans une grande université du Midwest américain.
Les auteurs se basent sur la conceptualisation des stratégies d'atteinte des objectifs élaborée par Elliot et McGregor (2001), qui identifie quatre profils distincts créés à partir de deux dimensions : l’approche versus évitement de l’apprentissage et la maîtrise versus la performance dans l’apprentissage. L'approche-maîtrise réfère à une orientation vers l'amélioration des compétences et de la compréhension. À l'inverse, l'approche-performance privilégie la comparaison avec les autres en termes de résultats. L'évitement-maîtrise désigne la tendance à éviter les tâches perçues comme difficiles afin de prévenir l'échec, tandis que l'évitement-performance consiste à éviter les tâches risquant de révéler des lacunes comparativement aux autres étudiants.
Les auteurs analysent leurs données à partir d’une modélisation par équations structurelles. Dans ce modèle, les quatre profils sont considérés comme des variables prédictives alors que la détresse psychologique, comme une variable latente (non observée), et enfin, le syndrome de l’imposteur comme médiateur. Le modèle est ensuite estimé à partir de l’estimateur du maximum de vraisemblance.
Leurs résultats révèlent que les étudiantes adoptant une stratégie d'approche-maîtrise présentent la plus faible propension au syndrome de l'imposteur, tandis que celles préférant une stratégie d'évitement-performance y sont les plus enclines. Contrairement aux attentes des chercheurs, les étudiantes privilégiant une stratégie d'approche-performance ne semblent pas être affectées par le syndrome de l'imposteur. Par ailleurs, l'étude explore également le lien entre le syndrome de l'imposteur et les symptômes de détresse psychologique. Ils mettent en évidence une relation forte et significative entre ces deux variables, notamment en ce qui concerne les symptômes de somatisation, de dépression et d'anxiété. Enfin, les résultats indiquent que les étudiantes de première génération ne sont pas disproportionnellement affectées par le syndrome de l'imposteur ou par la détresse psychologique.
Pour en savoir plus : Yang, Y., Xu, C., Karatas, T., Glass, T. E., & Maeda, Y. (2024). Achievement Goals, Imposter Syndrome, and Psychological Distress Among Female STEM Students: A Structural Equation Model. Journal of College Student Retention: Research, Theory & Practice, (https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/15210251231219933?icid=int.sj-chal… (https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/15210251231219933?icid=int.sj-chal…)
------------------------------------
La persistance universitaire reste faible pour les étudiants issus de milieux à faible revenu Skinner et Doyle (2024) cherchent à déterminer si les politiques d’aide financière aux études visant les familles à faible revenu sont efficaces, c’est-à-dire si elles réussissent à augmenter la part des étudiants à faibles revenus au sein des universités. Les auteurs indiquent qu’à l’heure actuelle, les seules informations sur ce sujet sont disponibles au niveau national, et non au niveau des États. Leur recherche compte donc combler cette lacune dans la littérature.
Leur étude s'appuie sur les données du High School Longitudinal Study qui suit la cohorte de l’école secondaire de 2009 dans dix États américains. Pour estimer la probabilité d'inscription postsecondaire par revenu familial, ils ont recours à une méthode de régression multivariée avec post-stratification. Ces estimations sont ensuite ajustées en fonction des caractéristiques démographiques de la population de chaque État pour obtenir des taux d'inscription à l'université spécifiques à chaque État.
Les résultats révèlent que, dans les dix États étudiés, la proportion d'étudiants issus de familles à faible revenu est plus faible par rapport aux autres tranches de revenus. La médiane de cet écart est de 33,8 points de pourcentage. Il existe également une grande variation dans la probabilité de fréquenter l’université pour les individus provenant de familles à faible revenu. La probabilité de fréquentation pour les États qui réussissent le mieux à intégrer ces étudiants est de 67,8% alors que pour ceux qui réussissent moins bien, cette probabilité diminue à 34%. Ainsi, malgré les efforts pour améliorer l'accès à l'aide financière aux études, il subsiste encore des disparités significatives dans l'accès à l'enseignement postsecondaire pour les jeunes issus de milieux défavorisés.
Pour en savoir plus :Skinner, B. T., & Doyle, W. R. (2024). Predicting postsecondary attendance by family income in the United States using multilevel regression with poststratification. Economics of Education Review, 99, https://doi.org/10.1016/j.econedurev.2024.102508 (https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0272775724000025)
------------------------------------
L’augmentation d’aide financière pousse-t-elle les universités à accroître les frais de scolarité?
Dans l’administration des collèges communautaires (community colleges) américains, le phénomène des promise programs (ci-après PP) est de plus en plus commun. Les PP sont des initiatives offrant de l’aide financière qui couvrent généralement au moins la première année d’étude à temps plein. De plus, les PP sont typiquement offerts à des personnes résidant à l’intérieur de certaines limites géographiques. Li et Katri (2024) s’intéressent à ce phénomène et tentent d’évaluer son impact sur le niveau des frais de scolarité. En effet, l’un des impacts théoriques d’une augmentation de l’aide financière est une augmentation des frais de scolarité qui viendrait réduire en partie l’effet d’accroissement d’accessibilité espéré.
Pour analyser ces phénomènes, les chercheurs utilisent les données longitudinales de la State Higher Education Executive Officer (SHEEO) sur une période allant de 2001 à 2015. L’échantillon final comprend un groupe traitement de 29 universités qui ont adopté un PP au cours de la période de recherche. Les chercheurs ont aussi formé deux groupes contrôles. Le premier regroupe les universités ayant adopté un PP après la période d’étude et est composé de 34 universités. Le deuxième est composé d’un ensemble d’universités n’ayant jamais adopté de PP et est composé de 370 universités. Les chercheurs utilisent une méthode de régression par différence-en-différence pour identifier l’effet causal des PP sur le niveau de frais de scolarité.
Les résultats obtenus indiquent que dans l’ensemble, l’adoption peut mener à une réduction de 14% des frais de scolarité dans un intervalle de confiance de 99%. Il s’agit toutefois de résultats peu robustes puisqu’ils ne sont pas significatifs dans plusieurs spécifications de modèles. Pour approfondir l'analyse, les résultats sont segmentés selon l’autorité responsable du niveau des frais de scolarité, Quand l’institution universitaire a la charge d’établir sa propre politique, les frais ont tendance à baisser de 15% à 18%. En revanche, lorsque les frais de scolarité sont déterminés par la juridiction étatique, l’adoption d’un PP mène à une augmentation substantielle allant de 24% à 43%.
Selon les auteurs, ces résultats illustrent qu’on ne devrait pas craindre qu’une augmentation de l’aide financière entraîne automatiquement un comportement plus entrepreneurial de la part des collèges universitaires quant à la politique des frais de scolarité.
Pour en savoir plus: Li, A. Y., & Katri, P. (2024). Does Tuition-Setting Authority Determine Whether Tuition Increases at Community Colleges with New Promise Programs?. The Journal of Higher Education, 1-30. https://doi.org/10.1080/00221546.2024.2301914 (https://doi.org/10.1080/00221546.2024.2301914)
------------------------------------
Le soutien par les pairs peut-il contrer les problèmes d’inscription incomplète?
La fonte estivale (summer melt), un phénomène de plus en plus répandu aux États-Unis, fait référence aux étudiants fraichement diplômés de l’école secondaire qui ne complètent pas leur inscription à l’université même en y étant déjà admis. Il s’agit d’un phénomène touchant particulièrement les populations plus défavorisées. Li, Haralampoudis et Polon (2024) cherchent à savoir si un programme de soutien dans un réseau d’école secondaire publique peut aider à amoindrir ce problème.
En 2017, l’organisme College and Career Bridge for All (CCB4A) développe un programme de formation et de jumelage entre des étudiants tout juste diplômés de l’école secondaire de la ville de New York et des étudiants poursuivant des études universitaires. Ce jumelage a eu lieu durant l’été précédant l’entrée des jeunes finissants à l’université. Les chercheurs évaluent les résultats du processus d’inscription pour l’automne 2020.
Les données de l’étude sont tirées des sources administratives du réseau secondaire publique newyorkais. Les chercheurs ont réussi à créer un échantillon de 54 000 étudiants finissants. Pour évaluer la force du programme, les chercheurs ont recours à une technique des régressions par propension d’appariement (propensity score matching). Cette technique permet de traiter de large ensemble de données en créant des groupes contrôles artificiels en appariant des étudiants ayant bénéficiant du programme (groupe traitement) à d’autres partageant des caractéristiques socio-économiques, mais n’ayant pas bénéficié du programme (groupe contrôle).
Les résultats de l’étude montrent que le programme a un impact positif. En effet, les finissants ayant participé au programme ont des probabilités 6,7% plus élevées d’être inscrits à l’université à la fin de l’été. En observant les résultats des sous-groupes, les chercheurs notent que le programme est particulièrement bénéfique pour les finissants noirs (+8,2%) et hispaniques (+9,1%). Selon les auteurs, cette étude indique l’efficacité des programmes de soutien par les pairs en ce qui a trait aux problèmes de la fonte estivale.
Pour en savoir plus: Liu, V. Y. T., Haralampoudis, A., & Polon, I. (2024). Combating Summer Melt: The Impact of Near-Peer Mentor Matriculation Program in New York City. Research in Higher Education, 1-33. https://doi.org/10.1007/s11162-023-09773-4 (https://www.researchgate.net/publication/377763728_Combating_Summer_Melt_Th…)
(https://doi.org/10.1177/00915521231163855)
[View Less]
*VEILLE DE RECHERCHE EN ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR*
------------------------------------------------------------------------
Une image contenant texte, signe Description générée automatiquement
Janvier 2024
22^e édition
/Un condensé mensuel des dernières publications scientifiques sur
l’enseignement supérieur/
*Ce mois-ci :***
**
* Les mesures d,action positives et le capital humain
* Examens en ligne et performance académique
* Frais de …
[View More]scolarité et diversité du corps étudiant
* Les bienfaits de la « classe inversée » /
/
Bonjour à toutes et tous!
Nous vous rappelons que vous pouvez également accéder aux précédentes
éditions de la veille en cliquant ici
<https://listes.grepa.ca/archives/list/veille@listes.grepa.ca/latest>.
Bonne lecture!**
**
------------------------------------------------------------------------
*L’impact des mesures d’action positives sur le capital humain à début
des études postsecondaires*
Les mesures d’action positive (/affirmative action/) sont très
populaires dans les campus américains. L’action positive est définie
comme la prise en compte favorable de la race ou de l’ethnicité des
candidats dans le processus d’admission. Akhtari, Bau et Laliberté
(2024) tentent d’évaluer l’effet de ces politiques sur les disparités
entre les blancs et les minorités sous-représentées (MSR). Pour y
arriver, les chercheurs tirent profit d’une expérience naturelle
produite par une décision de la Cour suprême des États-Unis en 2003 dans
l’affaire Grutter v. Bollinger. Cette décision a forcé trois États (le
Texas, la Louisiane et le Mississippi) à réintroduire des mesures
d’action positive qui avaient été arrêtés en 1996.
Les auteurs utilisent un devis de recherche par différence en
différence. Ils utilisent les données provenant de quatre bases, soit
les scores du test standardisé SAT, les données du /Texas Education
Agency/ (TEA), du /Large Urban School Distric/t (LUSD) et du /Texas
Higher Education Opportunity Project/ (THEOP). Pour identifier le niveau
de disparités, ils comparent plusieurs variables comme les scores SAT,
la moyenne générale, présence en classe et inscription aux études
postsecondaires, et comparent les niveaux de ces variables entre les MSR
et les blancs. Les niveaux de disparités entre ces groupes forment les
variables dépendantes. La variable indépendante est le fait d’étudier
dans une université touchée par le jugement /Grutter v. Bollinger/. Les
étudiants des universités du Texas, de la Louisiane et du Mississippi
font donc partie du groupe traitement.
Les auteurs trouvent que les mesures d’action positive réduisent les
disparités existantes entre les blancs et les MSR. En effet, l’écart
d’inscription aux universités les plus sélectives est réduit de 13%
après la mise en place de mesures d’action positives. D’autre part, les
scores SAT des MSR augmentent de 4,78% relativement à ceux des blancs.
Enfin, la présence en cours augmente de 0,22% pour les MSR par rapport
aux blancs. Selon les auteurs, ces résultats suggèrent que les mesures
d’action positive mènent à une diminution des disparités
socio-économiques et que les MSR ajustent leur comportement d’étude
positivement lorsqu’elles sont mises en place.
_Pour en savoir plus :_
Akhtari, M., Bau, N., & Laliberté, J. W. (2024). Affirmative Action and
Precollege Human Capital. /American Economic Journal: Applied
Economics/, 16(1), 1-32. DOI: 10.1257/app.20210807
<https://www.aeaweb.org/articles?id=10.1257/app.20210807>
*
*
------------------------------------------------------------------------
*Prime de performance lors d’examens en ligne*
**
À la suite de la généralisation des cours en ligne durant l’année 2020
et à la popularisation du mode d’enseignement co-modal en 2021 et en
2022, Hill et LoPalo (2024) cherchent à étudier l’impact des examens en
ligne sur les résultats scolaires. Pour ce faire, les auteurs
développent une expérience sur 1894 étudiants inscrits dans un cours
d’introduction en économie au cours des semestres d'automne 2021 et
d'hiver 2022. Le cours était offert en présentiel. Ces étudiants sont
divisés en deux groupes distincts selon un ordre alphabétique, chacun
passant un examen en ligne et un autre en personne, les rôles étant
inversés pour l'autre groupe. Les résultats révèlent une différence
notable entre les deux modes d'examen, avec une moyenne de 68% pour les
examens en personne et 79% pour les examens en ligne.
Afin d’observer si cette différence est statistiquement significative,
les auteurs utilisent un modèle de régression linéaire. Par la suite,
ils testent la robustesse du modèle selon différentes spécifications,
notamment le genre, la moyenne cumulative et le trimestre. Selon les
résultats de l'estimation de la régression, les étudiants ont obtenu une
note de 9,1 à 9,8 points de pourcentage supérieur lors des examens en
ligne par rapport à ceux en personne. L’effet est encore plus prononcé
pour les étudiants du 10e percentile (soit les étudiants ayant les plus
faibles notes), qui enregistrent une amélioration de 14 points de
pourcentage, tandis que ceux du 90e percentile connaissent une hausse de
2,9 points de pourcentage. Ces résultats sont tous robustes à l’ensemble
des spécifications du modèle.
Afin d'assurer de la validité de leurs conclusions, les auteurs
reproduisent l'expérience en présentant aux étudiants deux versions
différentes de l'examen : l'une comportant de nouvelles questions et
l'autre présentant des questions similaires aux examens passés
(disponibles en ligne). Dans ce contexte, la prime de performance
associée aux examens en ligne diminue. Les étudiants obtiennent une note
6,5 points de pourcentage supérieur lorsque de nouvelles questions
étaient présentées tandis que cette différence est de 10,5 points de
pourcentage sans nouvelles questions.
Les résultats de Hill et LoPalo soulignent l’importance du choix de la
modalité des évaluations dans les cours en enseignement supérieur. Les
étudiants obtiennent généralement de meilleures notes lors d’examens en
ligne, surtout si les questions auxquelles ils sont confrontés
ressemblent à celles des années antérieures.
_Pour en savoir plus : _
Hill, A. J., & LoPalo, M. (2024). The effects of online vs in-class
testing in moderate-stakes college environments. /Economics of Education
Review/, 98, 102505. https://doi.org/10.1016/j.econedurev.2023.102505
<https://doi.org/10.1016/j.econedurev.2023.102505>
------------------------------------------------------------------------
*Les effets d’une baisse de frais de scolarité sur la diversité du corps
étudiant*
Le coût des études postsecondaires aux États-Unis a grandement augmenté
au cours des dernières décennies. Ce phénomène a visiblement affecté la
composition du corps étudiant. Corral et Ward (2023) tentent de trouver
l’effet d’une baisse des frais de scolarité sur le niveau de diversité
des étudiants.
Les auteurs se limitent à l’étude des établissements privés à but non
lucratif. Leurs données proviennent du /Integrated Postsecondary
Education Data System/ (IPEDS) et du /College Scorecard/. Les données
portent sur la période allant de 2009 à 2019. La variable indépendante
de l’étude est ce que Corral et Ward appellent la « réinitialisation des
frais de scolarité » (tuition reset). Ils définissent cette pratique par
une baisse de 5% des frais de scolarité bruts (c.-à-d., en excluant la
variation d’aide financière aux études). Les variables dépendantes sont
les niveaux d’inscriptions selon la race/ethnicité et l’inscription
grâce aux /Pell Grant/, une bourse accessible seulement pour les
étudiants avec d’importants besoins financiers.
Les auteurs évaluent l’impact de la baisse des frais de scolarité en
utilisant un devis de recherche de différence en différence. Dans ce
contexte, les cohortes d’établissements ayant fait l’objet d’un tuition
reset sont catégorisées dans le groupe traitement alors que les autres
sont dans le groupe contrôle. Un même établissement peut contenir
plusieurs cohortes d’établissements s’il y a eu plusieurs baisses de
frais de scolarité. Le groupe de traitement final est composé de 649
observations alors que le groupe contrôle en contient 8 855.
Les résultats de l’étude montrent que les politiques de baisse de frais
de scolarité ne changent à peu près pas la démographie du corps
étudiant. Les auteurs ne trouvent aucune corrélation statistiquement
significative entre la politique du tuition reset et un changement au
niveau des inscriptions. Même en observant les sous-groupes selon la
race/ethnicité, aucune corrélation n’est observée. Toutefois, le nombre
d’inscriptions d’étudiant bénéficiant d’un /Pell Grant/ augmente de 6,6%.
Selon Corral et Ward (2023), la politique du tuition reset est un outil
intéressant afin d’améliorer la diversité socio-économique d’un
établissement postsecondaire. Elle reste toutefois inefficace pour
améliorer la diversité raciale et ethnique.
_Pour en savoir plus: _
Corral, D., & Ward, J. D. (2023). Calibrating Costs: Do Tuition Reset
Policies Affect Diverse Student Enrollment at Private Baccalaureate
Colleges?. /The Review of Higher Education/. DOI
10.1353/rhe.2024.a914959 <https://muse.jhu.edu/pub/1/article/909286/summary>
<https://doi.org/10.1177/00915521231163855>
<https://doi.org/10.1080/00221546.2022.2044976>__
------------------------------------------------------------------------
************
*La classe inversée : bénéfique pour tous ?*
Avec l’approche pédagogique de la classe inversée, les étudiants
étudient le matériel à domicile avant le cours, permettant à la classe
de se concentrer sur des activités interactives et collaboratives. Il
s’agit d’une approche de plus en plus utilisée dans le milieu de
l’enseignement supérieur. Kiljunen, Sointu, Äikäs, Valtonen et Hirsto
(2023) examinent l'effet de la mise en œuvre de la classe inversée sur
les performances académiques des étudiants de l'Université de l'Est de
la Finlande (/University of Eastern Finland/). L'étude a été menée sur
un échantillon de 1592 étudiants inscrits dans 46 cours différents
utilisant la méthode de la classe inversée dans une grande variété de
domaines d'études entre 2016 et 2018. Les auteurs se concentrent sur
l’impact de la classe inversée sur la performance académique des
étudiants avec un historique de demandes de services adaptés.
Pour évaluer l’expérience des étudiants, un sondage électronique a été
administré à deux reprises, au début et à la fin du trimestre. Les
résultats de l’étude indiquent qu'il n'y a pas de différence
significative dans la performance académique entre les étudiants ayant
un historique de supports adaptés et ceux sans historique. Cela indique
que la classe inversée n'a pas eu d'impact discernable sur la réussite
académique globale des participants.
Les auteurs empruntent une méthode d’analyses de facteurs explicatifs
afin d’approfondir la compréhension de l'expérience des étudiants ayant
un historique de supports adaptés. Cette analyse révèle que ces
étudiants ont trouvé la classe inversée plus difficile que leurs pairs.
De plus, ils ont montré une préférence marquée pour les travaux
collaboratifs.
_Pour en savoir plus : _
Kiljunen, J., Sointu, E., Äikäs, A., Valtonen, T., & Hirsto, L. (2023).
Higher education and the flipped classroom approach: efficacy for
students with a history of learning disabilities. /Higher Education,
1-17/. https://doi.org/10.1007/s10734-023-01162-1
------------------------------------------------------------------------
**
Une image contenant texte, signe Description générée automatiquement**
**
Le Groupe de recherche en économie publique appliquée étudie les
différentes politiques d’intervention de l’État. Il est actif en
enseignement supérieur, en fiscalité et en simulations de politiques
publiques.
**
------------------------------------------------------------------------
**
Liste de diffusion de la veille de recherche en enseignement supérieur
-- veille(a)listes.grepa.ca
Pour vous désinscrire, envoyez un courriel à
veille-quitter(a)listes.grepa.ca <mailto:veille-leave@listes.grepa.ca>**
[View Less]